« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

lundi 17 août 2020

Drôle de Mort de Sophie Moulay

Titre : Drôle de Mort, Enquêtes d'Outre-Tombe T1
Auteur : Sophie Moulay
Genre : Policier, Fantastique
Public visé : Adultes
Année de parution : 2018 (réédition)
Nombre de pages : 258 pages
Édition : Les éditions du 38
ISBN : 978-2-37453-559-3



Quatre fleurs et demi : J'ai beaucoup aimé

Ma note : 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Je m’appelle Roger Fournier et je suis mort depuis soixante ans. Assassiné. Ne soyez pas désolé, j’ai eu le temps de m’y habituer.

Les plus beaux moments de ma mort ? L’enquête menée par l’inspecteur Tovelle pour découvrir mon meurtrier. Inutile de vous préciser que j’étais aux premières loges ! J’ai découvert le véritable visage de mes proches et appris à mes dépens que toute vérité n’est pas bonne à entendre… Depuis, j’ai su rebondir et me construire une nouvelle vie dans la mort. Un jour, si nous avons le temps, je vous en parlerai davantage.

Mais d’abord, laissez-moi vous raconter comment j’ai été assassiné.


Mon avis détaillé | Critique sans spoilers


Parfaitement adaptée à la période estivale, la lecture de Drôle de mort de Sophie Moulay m'a fait passer un très bon moment. Huis-clos familial dans la bourgeoisie valenciennoise du milieu du XXe siècle, ce roman nous invite à suivre les aventures de Roger Fournier, fraîchement assassiné. Devenu fantôme, notre bourgeois désabusé est bien décidé à découvrir l'identité de son assassin, caché parmi les occupants de sa maison. Qui a bien pu se débarasser de lui ? Sa nouvelle épouse, ses enfants, ses domestiques, sa vieille-tante, son cousin ou son meilleur ami ? Pour Roger, nul doute que toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre...

Drôle de mort est un savant mélange d'enquête policière, de fantastique et de comédie dramatique. Loin de se laisser abattre par son assassinat, Roger Fournier ponctue chaque moment de l'enquête de ses réflexions personnelles, pleines de dérision et d'ironie dramatique. La lecture s'avère plaisante et drôle, mais ne néglige pas non plus son intrigue policière ! Les rebondissements seront de la partie, et comme dans tout bon roman policier, je me suis prise au jeu de chercher l'identité du meurtrier jusqu'aux révélations finales !


En conclusion, mon avis en résumé


Écrit par l'autrice française Sophie Moulay, Drôle de mort nous fait passer un moment agréable et divertissant. Ce court roman se déguste comme une friandise : c'est succulent, mais ça se mange (trop vite) et comme on est gourmand, on ne va pas résister à l'envie d'en prendre un deuxième ! Premier tome des Enquêtes d'Outre-Tome, Drôle de mort peut néanmoins se lire de manière indépendante, son intrigue étant entièrement conclue à la fin du roman. Mais personnellement, je ne vais pas résister à la tentation de reprendre un peu des aventures de Roger !

samedi 25 juillet 2020

BD - Bitch Planet de Deconnick & De Landro

Bitch Planet de K. S. DeConnick
Titre : Bitch Planet
Auteur : K.S. DeConnick, V. DeLandro
Genre : BD, Science Fiction, Dystopie
Public visé : Adultes
Année de parution : 2014
Nombre de volumes : 2
Édition : Glénat
ISBN : 978-2-344-01465-3



Quatre fleurs : J'ai beaucoup aimé




Quatrième de Couverture


Le futur. Le monde est gouverné par le diktat des hommes. Les femmes qui ne se plient pas aveuglément à leur volonté doivent être « rééduquées ». À l'issue d'un discours évangélisateur psalmodié en boucle dans leur sommeil, elles sont expédiées dans l'établissement auxiliaire de conformité, une prison pour femmes en orbite au-dessus de la Terre. Ces rebelles qui rejettent les règles masculines vont ainsi découvrir les joies de la vie carcérale dans cette boîte de métal que l'on appelle « Bitch Planet ».


Mon avis détaillé | Critique sans spoilers


« Tu es non-conforme ? Tu ne rentres dans aucune case ? Tu es trop grosse, trop maigre, trop effrontée, trop timide, trop croyante ou pas assez, trop prude, trop sexy, trop noire ou pas assez blonde, trop ce-qu'ils-ont-décidé-de-te-reprocher-aujourd'hui ? Tu pourrais bien finir sur... BITCH PLANET ! »

Je viens de terminer les deux volumes de la très subversive bande-dessinée féministe Bitch Planet, que j'avais découvert dans l'essai d'Adeline Anfray « Toutes des salopes : comment faire d'une insulte un étendard féministe » (vous pouvez retrouver mon avis sur cet essai sur le site Babelio, en cliquant sur le lien).

La véritable force de cette BD réside dans son originalité et sa diversité de représentation des femmes. Bitch Planet est une véritable ode à la diversité et au féminisme ! Les héroïnes de ce comics sont très différentes de celles qu'on peut voir habituellement (elles sont du genre de celles qu'on voit jamais ou rarement). « En cage et en rage », elles ne sont pas là pour se laisser marcher sur les pieds !

Même si je ne suis pas très réceptive à son style de dessins, je dois reconnaître que la BD fonctionne très bien et qu'on est très vite happé par l'action. Pourtant, j'ai eu beaucoup de mal avec les deux premiers chapitres. Et j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Mais heureusement, dès le troisième chapitre, ça va beaucoup mieux ! Le rythme est plus envolé, l'action plus lisible et la narration moins confuse.

Chaque chapitre se conclut par une page de publicité parodique dont l'humour permet d'alléger un peu l'atmosphère tendue. Le premier volume se termine, en outre, par un dossier très intéressant sur le féminisme (interview des auteurs, témoignages, article sur le féminisme dans la pop-culture, présentation de femmes qui auraient pu finir sur Bitch Planet, etc.)

Mais, je dois avouer que je suis restée sur ma faim après avoir refermé le deuxième volume. D'abord, parce que l'histoire se termine en queue de poisson et aurait largement pu continuer. L'intrigue a un arrière-goût d'inachevé, et c'est bien dommage. Bitch Planet aurait pu aller encore plus loin dans son intrigue et dans sa critique sociale. En effet, si je suis restée sur ma faim, c'est aussi parce que certains éléments de contexte, certains points d'intrigue ou certains personnages auraient pu être plus développés. Même si l'histoire est super originale, que les personnages sont géniaux et que le message véhiculé est vraiment top, j'ai l'impression que ça manque d’approfondissement de manière générale. De plus, il y a des passages un peu laborieux et/ou difficiles à comprendre, car la BD est très bavarde malgré elle (beaucoup d'informations, qui ne transitent pas forcément par les dialogues, il faut être assez attentif aux détails)


En conclusion, mon avis en résumé


En conclusion, cette BD féministe n'est pas loin d'être un coup de cœur ! Ne serait-ce que pour l'audace et la fraîcheur de son sujet ou parce que ça fait du bien de voir des personnages différents des standards habituels pour une fois ! Toutefois, j'attendais de Bitch Planet qu'elle aille encore plus loin et je ressors un peu déçue par l'intrigue. Malgré ses défauts, c'est un comics que je vous recommande (public sensible, s'abstenir) !

dimanche 26 avril 2020

Forestelle, tome 3, Les Fidèles d'Aline Maurice

Forestelle, tome 3, Les Fidèles d'Aline Maurice
Titre : Forestelle, tome 3, Les Fidèles
Auteur : Aline Maurice
Genre : Fantasy
Public visé : Adolescents et Jeunes adultes
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 528 pages
Édition : Au Loup Éditions
ISBN : 9791093950877


Quatre fleurs et demi : Je suis conquise

Note 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Un an après les événements qui se sont déroulés à Preciosie, Coline n’est toujours pas revenue à Forestelle malgré son engagement auprès des Fidèles. Tout change lorsque Maur Régnier et l’Enchanteresse Sebelia enlèvent sa mère afin de soumettre Coline à un odieux chantage. La jeune fille va alors faire tout ce qui est en son pouvoir pour la sauver, même s’il lui faut pour cela livrer les quatre Mantels restants à ses ennemis. La guerre gronde et c’est l’heure pour les Fidèles d’affronter les Enchanteresses Noires de Cœur de Preciosie. Il est temps aussi pour les Liants de comprendre quel rôle ils ont réellement à jouer sur Forestelle.


Avant de partager mon avis de lecture


Vous vous souvenez peut-être de mes chroniques consacrées aux deux premiers romans d'Aline Maurice, Forestelle, La Cité Verte et Forestelle, Préciosie que j'avais reçus en service presse ? Cette année encore, j'ai eu la chance de recevoir le dernier tome de la trilogie en échange d'une chronique. Je remercie l'auteure, Aline Maurice, et son éditrice (Au Loup éditions), pour la confiance qu'ils m'ont accordée !

Sachez que cette chronique ne contiendra pas de spoilers sur ce tome 3, mais qu'il est possible que des éléments propres aux tomes précédents soient mentionnés. Même si je vais faire mon possible pour en disséminer le moins possible... ;-)


Mon avis détaillé | Critique sans spoilers


Si les premiers tomes de cette trilogie de fantasy française m'avaient énormément plu, le troisième et dernier volet de cette saga est à la hauteur de ces prédécesseurs ! Forestelle d'Aline Maurice se termine en apothéose !

Comme dans les deux tomes précédents, l'histoire de ce troisième roman nous est racontée du point de vue de plusieurs narrateurs. Nous retrouvons les cinq personnages principaux qui nous avaient été présentés dans les volets précédents – et les fans de Karenn qui avaient été déçus de ne pas la retrouver dans le tome 2 seront ravis de la voir faire son grand retour dans ce tome-ci !

C'est donc avec bonheur que nous suivons les péripéties entrecroisées de Coline, Esteban, Isarn, Jehanne et Karenn. Je l'avais déjà dit pour les deux premiers tomes, mais l'alternance des points vue est parfaitement maîtrisée par Aline Maurice : l'autrice parvient vraiment à dynamiser son récit grâce à ce procédé narratif, tout en lui apportant de la profondeur et de la nuance grâce à la diversité des opinions et des personnalités qui s'expriment.

Les cinq héros sont terriblement attachants et il devient de plus en plus difficile d'élire son préféré. Aucun n'est ennuyeux à suivre (ce qui est parfois un grave défaut des romans chorals, mais dans lequel Aline Maurice ne tombe pas du tout). J'ai eu beaucoup de mal à laisser partir ces personnages et à me dire que c'était la dernière fois que je les accompagnais... En outre, l'autrice réussit à construire une palette de personnages secondaires tout aussi attachants et intéressants que ces cinq héros. Parfois, j'en étais même à regretter que certains n'ait pas leur propre voix au chapitre (comme l'adorable Airy). Tout ça contribue à rendre très vivant le petit monde de Forestelle.

Du côté de l'intrigue, ce tome 3 de Forestelle est à la hauteur des promesses du deuxième volet : la conclusion de cette trilogie se révèle épique ! De fait, l'histoire et l'univers perdent un peu en magie et en poésie, mais c'est pour mieux se concentrer sur l'action et les rebondissements. Toutefois, l'autrice nous réserve encore des surprises pour ce grand final et une bonne dose de mystères et de magie continue d'enchanter le roman. De nombreuses réponses seront apportées aux mystères du monde de Forestelle et les lecteurs ne resteront pas sur leur faim ! Paradoxalement, c'est peut-être le point qui m'a le moins séduite (je préfère quand il reste une dose d'inexpliqué, mais c'est purement subjectif).

Avec l'alternance de points de vue, Aline Maurice parvient à ménager son suspens, ce qui donne un rythme très dynamique à son récit. Comme dans le tome 2, Préciosie, le lecteur est embarqué dès les premières pages : le rythme et la narration sont très bien maîtrisés. À chaque fin de chapitre, on a envie de connaître la suite et on a donc du mal à reposer ce dernier tome, qui se dévore très facilement et très rapidement. Une vraie réussite !

Pour terminer, l'autrice parvient également à conclure chaque arc de son histoire avec inventivité et avec une certaine bienveillance à l'égard de ses personnages – ce qui n'était pas gagné, car ils sont drôlement malmenés durant ce troisième tome et tous n'en sortiront pas indemnes. J'ai donc beaucoup aimé la conclusion qui était apportée, à l'intrigue globale, mais aussi à chaque personnage. Ce n'est pas toujours évident de trouver la « bonne fin » mais Aline Maurice l'a fait.


En conclusion, mon avis en résumé


Ce troisième tome, intitulé Les Fidèles, est à la hauteur des promesses faites par les deux précédents volets : avec le dernier tome de Forestelle, Aline Maurice nous livre une conclusion épique et palpitante à sa trilogie. Sans jamais ménager ses personnages principaux ou secondaires, ni son monde qui est ravagé par les conflits, l'autrice réussit à trouver le bon ton et le bon rythme pour conclure de manière satisfaisante son histoire. C'est avec un pincement au cœur que je referme cette saga et que je laisse partir tous ces personnages si attachants. Ils m'auront fait vivre de bons moments à travers l'immense sylve de Forestelle, dont les grandes étendues boisées vont inévitablement me manquer...

mardi 7 avril 2020

Le Secret du Colibri de Jaye Robin Brown

Le Secret du Colibri de Jaye Robin Brown
Titre : Le secret du colibri
Auteur : Jaye Robin Brown
Genre : Contemporain, Drame, Romance
Public visé : Jeunes adultes
Année de parution : Septembre 2019 (en France)
Nombre de pages : 300 pages
Édition : Éditions du Chat Noir
ISBN : 9782375681206



Quatre fleurs et demi : Je suis conquise

Note 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Jessica se bat depuis plusieurs années pour contrôler ses colères intempestives. Quand elle rencontre Vivi, c’est le coup de foudre. La jeune fille lui apprend à gérer ses émotions et l’encourage à développer ses dons pour le dessin. L’avenir semble rempli de possibilités. Le monde parfait de Jess s’écroule quand Vivi meurt. Dévastée, l’adolescente abandonne toute idée d’aller étudier l’art et repousse tous ses amis. Car, comment continuer si Vivi n’est plus à ses côtés ?

Mêlant passé et présent, Le secret du colibri est une histoire poignante sur le premier amour et le deuil mais aussi sur le pouvoir guérisseur de l’art.


Mon avis détaillé | Critique sans spoilers


C'est grâce aux promotions numériques des éditions du Chat Noir, proposées durant cette période de confinement (et valables jusqu'au 3 mai 2020) que j'ai enfin pu découvrir leur catalogue. Et c'est la superbe couverture du roman Le secret du colibri qui m'a interpellée. Douce et poétique, elle est vraiment magnifique et m'a invitée à m'intéresser à ce qui se cachait derrière ce titre énigmatique.

Le secret du colibri est un roman contemporain à destination des jeunes adultes qui nous raconte l'histoire de Jessica, une adolescente qui doit faire le deuil de sa petite-amie. Traduction du roman « The meaning of birds » de Jaye Robin Brown, le secret du colibri alterne entre les moments présents (durant lesquels Jess doit surmonter la mort de sa petite-amie Vivi) et les moments passés qui nous racontent plus en détails leur histoire d'amour. C'est un roman poignant, touchant, qui traite de manière sensible et réaliste le deuil d'un être aimé, à travers les yeux d'une adolescente ayant déjà (au départ) des difficultés à gérer ses émotions et à canaliser son agressivité.

Le texte est fluide et se lit vraiment très bien. Les chapitres sont courts et s'enchainent très vite, le roman ayant un petit côté « page turner » malgré une issue connue d'avance. C'est presque trop court... Les derniers chapitres sont particulièrement durs à lire, c'est très triste, mais très bien rendu. Dans ce roman, les personnages principaux, comme secondaires, sont bien construits et attachants. Il y a une très belle diversité dans ce roman, et c'est plaisant.


En conclusion, mon avis en résumé


Le secret du colibri est un roman émouvant et poignant, qui se lit d'une traite malgré l'issue fatale que le lecteur sait réservée à l'une des deux héroïnes. Le thème du deuil est particulièrement bien traité dans ce court roman contemporain, offrant à son lectorat des scènes fortes et éprouvantes. La diversité des personnages est un autre point fort du roman. En conclusion, j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture en compagnie de Jess et son entourage, même si ce fut au prix de quelques larmes. Je recommande !

lundi 7 octobre 2019

Six of Crows, tome 1, de Leigh Bardugo

Avis de lecture : Six of Crows, tome 1, de Leigh Bardugo
Couverture de Six of Crows, Leigh Bardugo
Auteur : Leigh Bardugo
Genre : Fantasy
Série : Duologie
Public visé : Adolescents, Jeunes adultes
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 496 pages
Édition : Éditions Milan


Quatre fleurs et demi : Je suis conquise




Quatrième de Couverture


Dans les bas fonds de Ketterdam, les gangs rivaux s'affrontent pour l'argent. L’homme le plus ambitieux de la pègre est le jeune Kaz Brekker, dit « DirtyHands ». Aussi brillant qu’exaspérant, aussi charismatique que dangereux, Kaz ne refuse aucune mission pour peu qu’il y ait de l'argent en jeu. Sa réputation lui vaut d'être contacté par un riche marchand pour une mission très spéciale : pénétrer la forteresse des glaces, prison ultra-sécurisée et réputée imprenable. Son objectif : délivrer un savant qui aurait mis au point une drogue capable de décupler les pouvoirs magiques des Grishas... Pour mener à bien cette opération, Kaz devra réunir une fine équipe parmi les crapules et voyous de la cité. Les meilleurs des meilleurs. Le problème ? Ils se détestent tous !


Avant de partager mon avis de lecture


Avant de commencer ma chronique, je tenais à préciser que la duologie Six of Crows fait partie du « Grishaverse » : il s'agit d'un univers de fantasy étendu, aux ramifications multiples, développé par l'autrice américaine Leigh Bardugo et comprenant plusieurs séries de romans. L'autrice a commencé à construire son monde dans sa première trilogie de fantasy, intitulée Grisha, et elle l'a ensuite exploité dans plusieurs autres séries – dont Le Chant des Ronces que j'avais déjà chroniqué l'année dernière. Le Grishaverse est un véritable phénomène, avec plus d'un million d'exemplaires vendus à travers le monde et une future adaptation en série télévisée chez Netflix. Pour ma part, je n'ai pas (encore) eu l'occasion de lire la première trilogie de l'autrice, mais ça ne m'a pas posé de problème particulier puisque sa duologie peut se lire indépendamment. Il m'a juste fallu un petit temps d'adaptation pour comprendre et mémoriser certaines spécificités de l'univers, comme le fonctionnement du pouvoir magique des Grisha ou le nom des différents royaumes. Si les deux premiers chapitres sont un peu difficiles à aborder pour les lecteurs n'ayant pas lu la série Grisha, l'autrice est suffisamment claire et précise pour qu'on soit vite familiarisé avec son univers.


Mon avis détaillé | Critique sans spoilers


Six of Crows, c'est l'histoire d'une bande de jeunes criminels qui sévissent dans les bas fonds d'une cité portuaire, Ketterdam. Plus ou moins liés les uns aux autres, ayant chacun une spécialité bien particulière et un passé qu'ils préféreraient oublier, ils gravitent autour d'un leader charismatique et dangereux : Kaz Brekker, second en chef d'un des gangs de la cité. Ambitieux, intelligent, rusé mais exaspérant, Kaz se voit confier « le casse du siècle » par un riche marchand de Ketterdam, en échange d'une somme d'argent astronomique. Aussi cupide qu'il est doué, Kaz accepte de pénétrer dans une forteresse imprenable, situé au cœur d'un royaume militarisé, pour faire s'évader un homme qui aurait inventé une drogue capable de décupler les pouvoirs des Grisha. La mission étant impossible à réaliser, Kaz va devoir réunir les meilleurs des meilleurs et former une équipe soudée et complémentaire s'il veut toucher le pactole. Ils pourraient bien réussir... s'ils ne passaient pas leur temps à vouloir s'entretuer !

Six of Crows est un roman choral qui alterne les points de vue des cinq coéquipiers : deux filles et trois garçons, tous très différents. L'écriture est particulièrement réussie et l'ensemble du récit est très dynamique. Chaque personnage a sa propre voix, sa propre histoire, sa propre motivation et sa propre perception des autres membres de l'équipe. Grâce à ce procédé narratif, Leigh Bardugo réussit parfaitement à ménager son suspens, à distiller des informations au compte-goutte. Cette technique lui permet également de donner de la richesse aux personnages et aux évènements, car rien n'est jamais blanc ou noir : dans ce roman, on sera davantage sur un camaïeu de gris. En effet, selon qu'elle adopte le point de vue de l'un ou l'autre de ses héros, l'autrice réussit à nous faire relativiser, à nous faire changer de perspectives sur les évènements ou sur les personnages, rendant ainsi les choses plus complexes et moins manichéennes qu'elles n'y paraissent. Chacun des protagonistes a ses qualités, ses défauts, ses valeurs et ses petits secrets, et j'ai trouvé que l'autrice savait vraiment comment nous donner envie d'en savoir plus sur chacun d'entre eux. Tous ont un petit quelque chose en plus, un petit quelque chose qui les distingue des autres (même ceux qui peuvent paraître plus lisses de prime abord – je pense par exemple au personnage de Jesper)

Ce sont donc les personnages et les relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres qui font l'originalité et la force de Six of Crows. Mais le roman bénéficie également d'une solide intrigue (même si elle reste très classique) avec des retournements de situations maîtrisés et un suspens bien mené. Les dialogues sont savoureux, souvent grinçants et cyniques (un ton que j'avais déjà apprécié dans Le Chant des Ronces, même s'il s'exprimait différemment dans le reccueil de contes). Comme on peut l'imaginer, l'univers étendu de Leigh Bardugo est vaste et riche, même si nous n'en apercevons qu'une petite partie dans ce premier tome. J'ai beaucoup aimé le mélange des cultures, les personnages venant des quatre coins de l'univers, et j'ai apprécié le côté très cosmopolite des bas-fonds de Ketterdam. Enfin, pour ne rien gâcher, je trouve la plume de l'autrice très agréable à lire : fluide et simple, elle ne manque pourtant pas de subtilités, ni de poésie quand cela s'y prête.


En conclusion, mon avis en résumé


Le premier tome de Six of Crows est une belle réussite. Possédant une plume simple mais efficace, agréable et facile à lire, Leigh Bardugo nous livre un roman choral dynamique et captivant, porté par cinq personnages uniques, charismatiques et attachants. Si l'intrigue demeure classique dans sa construction, elle n'en reste pas moins solide, bien menée et possède son lot de surprises et de retournements. Les dialogues sont savoureux et grinçants, à l'image des relations qui unissent les protagonistes qui s'entendent « comme chiens et chats » ! Un très bon moment de lecture et de divertissement, je vous le recommande !

mardi 11 juin 2019

Le Dieu Oiseau d'Aurélie Wellenstein

Titre : Le Dieu Oiseau
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Dark Fantasy
Public visé : Jeunes adultes
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 336 pages
Édition : Scrinéo



Trois fleurs : Une lecture en demi-teinte

Ma note 3 sur 5



Quatrième de Couverture



Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l'île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du " banquet " : une journée d'orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires. Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Enfin, la nouvelle compétition est sur le point de commencer. L'occasion pour Faolan de prendre sa revanche. Sa vengeance aura-t-elle le goût du sang ?


Ce que j'en ai pensé | Critique sans spoilers



Après l'excellent Mers Mortes, je n'avais qu'une seule envie : lire le précédent roman de l'autrice, que je n'avais pas encore eu l'occasion de feuilleter. Contrairement aux autres romans d'Aurélie Wellenstein, j'avais assez peu d'attentes sur Le Dieu Oiseau, car je n'avais pas vraiment pris le temps de me renseigner sur l'histoire (ne me demandez pas pourquoi, je le fais systématiquement pour ses romans d'habitude et je ne sais pas pourquoi j'ai fait l'impasse sur celui-là) Je savais uniquement que Le Dieu Oiseau était présenté comme son roman le plus violent et le plus sombre. Je partais donc avec une relative neutralité pour cette lecture.

Malgré tout, j'ai globalement été déçue. Si vous suivez mes chroniques, vous savez que c'est une première ! C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pas rédigé mon avis tout de suite, préférant lire un autre roman pour me laisser le temps de digérer.

J'adore tous les romans d'Aurélie Wellenstein, même ceux qui ne correspondent pas à mon genre de prédilection, comme ses romans jeunesse que j'ai pourtant adorés. On retrouve dans Le Dieu Oiseau les ingrédients qui font le succès de ses romans, à savoir un univers glaçant et original, des personnages tourmentés et surtout une plume ciselée, addictive, qui sert un rythme et une narration implacables.

Pour autant, ces ingrédients n'ont pas suffi à me convaincre cette fois-ci. L'univers est incroyablement sombre, noir et violent, et je confirme qu'il est de loin le plus glauque et le plus répugnant des romans de l'autrice. Je salue encore une fois son imagination prolifique et sa virtuosité créatrice pour mettre en scène de tels univers. Mais, malheureusement, je trouve que l'histoire racontée n'est pas à la hauteur de la dureté de cet univers. Le ton et la narration typiques du Young Adult m'ont beaucoup surprise, et j'ai ressenti un profond et déplaisant décalage entre l'univers, l'histoire et les péripéties du héros, Faolan. Je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'intrigue et j'avoue que j'ai été un peu désappointée. L'histoire est vraiment classique dans son genre, à mi chemin entre Hunger Games et Battle Royale, et je n'ai pas été particulièrement séduite. 

Peut-être est-ce lié au genre YA justement, mais j'ai trouvé que Faolan surmontait un peu trop facilement les différents obstacles et épreuves qui se dressaient sur sa route. J'ai plusieurs fois été sortie de ma lecture car je trouvais que c'était un « peu gros », comme on dit. Les prouesses du héros m'ont vraiment paru en décalage avec son état physique (même si je veux bien admettre que l'énergie du désespoir peut faire faire des choses impossibles). L'immersion a été gâchée plus d'une fois.

J'ai beaucoup aimé les questions mystiques et religieuses soulevées par l'autrice, ainsi que leur mise en scène dans tous les différents arcs du roman. Le personnage de Torok est délicieusement abject, j'ai adoré le détester. Faolan me plaisait dans la première partie du roman, mais j'ai fini par ne plus ressentir d'empathie pour lui au fur et à mesure que l'histoire progressait. Je n'ai pas été très réceptive à sa personnalité et j'ai finalement assez peu ressenti d'émotions pour lui. Pour autant, ses traumatismes sont décrits à merveille par Aurélie. Quant aux personnages secondaires, ils sont pratiquement inexistants et se cantonnent globalement à des rôles prédéfinis plutôt qu'à de vrais personnages. Malgré tout, j'ai quand même bien aimé le personnage d'Izel.

La fin m'a surprise à plus d'un titre, et pas nécessairement en bien. Comme toujours avec les romans d'Aurélie, les happy ending n'ont pas leur place ! Toutefois, si la conclusion de l'aventure de Faolan me paraît assez judicieuse et bien trouvée, j'aurais aimé qu'elle soit plus développée. Peu d'éléments en amont nous laisse imaginer ce retournement de situation. La fin m'a vraiment paru précipitée. En outre, un autre élément m'a beaucoup chagrinée mais il va être difficile d'en parler sans spoiler, alors je vous invite à descendre jusqu'au paragraphe Mon avis en résumé si vous n'avez pas encore lu ce roman et si vous souhaitez garder le suspens.


Ce que j'en ai pensé | Attention, spoilers !



Alors que j'avais adoré les éléments mystiques mis en place dans touts le roman, les derniers chapitres viennent complètement les renverser. Sans nous avoir vraiment laissé d'indices pour l'imaginer (ou à peine quelques vagues éléments), l'autrice prend le parti de questionner la réalité des évènements mystiques vécus par Faolan. J'ai trouvé ce choix narratif très décevant. « Tout se passait dans sa tête » est vraiment un cliché qui m'horripile en SFFF (à moins que ce soit amené progressivement, ce qui n'est pas le cas ici) Peut-être ai-je mal interprété les derniers chapitres et peut-être la question de Faolan a-t-il tout inventé ? n'est-elle pas résolue comme je l'ai cru, mais toujours est-il que cette thématique tombe comme un cheveu sur la soupe à la toute fin du roman.


Mon avis en résumé



En conclusion, cette chronique est sans doute sévère, et j'en suis vraiment désolée, mais je crois qu'elle retranscrit bien ma déception. Ayant adoré tous les romans d'Aurélie Wellenstein sans exception, même ceux qui étaient supposés moins me plaire comme Cheveux de Foudre ou La fille de Tchernobyl, je ne m'attendais pas à être si mitigée au sortir de ma lecture. Si le roman possède des qualités indéniables, des qualités qu'on retrouve systématiquement dans les romans de cette autrice, Le Dieu Oiseau possède aussi des faiblesses inhérentes au Young Adult. Ces faiblesses du genre se trouvent exacerbées par le décalage qu'elles produisent avec l'univers fascinant, glauque et violent qui aurait mérité une approche plus adulte et une histoire plus mature. En outre, la fin précipitée et l'usage d'un cliché usé jusqu'à la moelle auront définitivement eu raison de mes doutes : Le Dieu Oiseau est assurément le roman que j'ai le moins aimé chez cette autrice. Vraiment dommage.

samedi 18 mai 2019

Forestelle, tome 2, Preciosie, d'Aline Maurice

Titre : Forestelle, tome 2, Preciosie
Auteur : Aline Maurice
Genre : Fantasy
Public visé : Adolescents et Jeunes Adultes
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 528 pages
Maison d'édition : Au Loup Éditions



Cinq fleurs : Je suis conquise
Coup de cœur


Note 5 sur 5



Quatrième de Couverture



Deux ans après son départ de Forestelle, Coline ne sait pas si elle sera un jour en mesure d’y revenir. Mais, lorsqu’elle reçoit une invitation de la part des plus hautes sphères du pouvoir de ce monde parallèle, sa mère finit par accepter de lui rendre le Mantel dont elle a besoin pour retourner là-bas. Accompagnée d’Esteban, elle retrouve un monde qui n’est pas aussi accueillant que dans son souvenir. Des fanatiques hostiles aux Terriens seraient à l’origine de la disparition de la Liante de Preciosie, cité aussi froide que les pierres précieuses qu’elle produit. Très vite, ils comprendront que dans l’ombre se trament de bien sinistres complots.


Avant de partager mon avis de lecture



Si vous suivez mes publications, vous vous souvenez peut-être de ma chronique consacrée au premier roman d'Aline Maurice, Forestelle, La Cité Verte, que j'avais reçu en service presse l'année dernière. Le deuxième tome de cette trilogie m'a de nouveau été proposé par l'autrice en échange d'une chronique et je tiens à le remercier chaleureusement pour cette nouvelle collaboration ! Je remercie également sa maison d'édition pour avoir rendu cela possible !

Sachez que cette chronique ne contiendra pas de spoilers sur le tome 2, mais qu'il est possible que des éléments propres au tome 1 soient mentionnés. Même si je vais faire mon possible pour en disséminer le moins possible... ;-)


Ce que j'ai pensé de « Forestelle, tome 2 » | Critique sans spoilers



Si le premier tome de la trilogie Forestelle m'avait déjà bien plu, ce deuxième tome est encore meilleur à mes yeux.

Comme dans le premier roman, nous découvrons l'histoire grâce aux points de vue de quatre personnages différents. Nous retrouvons trois des quatre narrateurs du tome précédent, à savoir Coline, Esteban et Isarn. Karenn, mon personnage préféré, n'est pas de la partie cette fois-ci et son point de vue est remplacé par celui de Jehanne, un personnage brièvement aperçu dans le premier tome. L'alternance des personnages est, comme dans le premier tome, un choix narratif très intéressant puisqu'il dynamise véritablement l'ensemble du roman. Les personnages sont toujours aussi attachants et intéressants à suivre, et ce deuxième tome leur apporte davantage de nuances et de profondeur. Encore une fois, la part belle est laissée aux personnages secondaires, qui donnent de la consistance à l'ensemble.

Preciosie bénéficie des mêmes points positifs que son prédécesseur, La Cité Verte, sans toutefois souffrir des défauts que j'avais pu relever dans ma première chronique. L'univers de Forestelle est toujours aussi enchanteur et magique, avec une vraie richesse dans sa construction, sa faune et sa flore. Comme Coline, j'étais impatiente de pouvoir me promener à nouveau dans l'immense sylve, parmi les arbrals, et je n'ai pas été déçue. En outre, ce deuxième tome apporte un éclairage bienvenu sur l'organisation des Enchanteresses, sur leur rôle dans la société et sur leurs pouvoirs magiques. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce que j'ai découvert sur ces magiciennes, grâce au point de vue de Jehanne qui est le personnage que j'ai le plus apprécié dans ce tome 2. Coline m'a aussi beaucoup touchée, elle a grandi et se montre sous un autre jour.

Le rythme de Preciosie est mieux maîtrisé que celui de La Cité Verte et on est clairement embarqué dans l'aventure dès le premier chapitre. L'histoire s'assombrit nettement par rapport au précédent volet et apporte son lot non négligeable d'enjeux dramatiques, tout en restant dans la ligne éditoriale des romans pour adolescents. En ce sens, mon seul regret viendrait du caractère un brin caricatural du couple régnant sur la cité de Preciosie. Même s'ils sont fort bien dépeints dans leur rôle de vilains et qu'on passe très vite outre cette caractérisation qui s'adapte assez bien, finalement, au lectorat visé par le roman. 

Les derniers chapitres procurent de nombreuses révélations et ouvrent la porte au troisième tome, faisant de Preciosie un roman bien moins fermé que ne l'était le premier roman, dont l'histoire était plus indépendante. Ayant énormément apprécié les enjeux posés par ce deuxième tome, et notamment par ses derniers chapitres, j'attends la suite avec encore plus d'impatience !


Mon avis en résumé



Preciosie est un vrai coup de coeur ! J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce deuxième tome de la trilogie Forestelle. L'histoire et les personnages du roman sont vraiment soignés, et l'univers de ce monde magique est toujours aussi bien retranscrit par l'autrice. Les quelques défauts du premier tome sont largement gommés grâce à l'approfondissement des personnages et au développement d'une intrigue principale plus sombre. Ce tome 2 gagne donc en maturité, comme ses personnages, plus nuancés et encore plus attachants. Les évènements dépeints dans les derniers chapitres laissent imaginer un troisième tome plus épique ! Vivement la suite !

mardi 19 mars 2019

Mers mortes d'Aurélie Wellenstein

Titre : Mers Mortes
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Fantastique, Post-Apocalyptique
Public visé : Adultes et jeunes adultes
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 368 pages
Édition : Scrinéo



Quatre fleurs et demi : : J'ai beaucoup aimé

Note 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Mers et océans ont disparu. L'eau s'est évaporée, tous les animaux marins sont morts. Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines..., arrachent l'âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l'humanité, peuvent les détruire. Oural est l'un d'eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu'il protège depuis la catastrophe. Jusqu'au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme. Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes… De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaître son geôlier et l’objectif de ce dangereux périple. Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?


Avant de partager mon avis de lecture


J'ai eu l'immense plaisir de recevoir le dernier roman d'Aurélie Wellenstein en échange d'une chronique, grâce à une opération Masse Critique privilégiée sur le site Babelio.com Inutile de vous dire que j'ai bondi de joie en découvrant cette invitation ! Vous savez tous comme j'adore les romans de cette autrice : Le Roi des Fauves, Les loups chantants ou La mort du temps pour ne citer que ceux-là !


Ce que j'ai pensé de « Mers Mortes » | Critique sans spoilers


Lundi 18 mars 2019, une baleine s'échoue et meurt aux Philippines, l'estomac rempli de 40 kilos de plastiques. Difficile pour Mers Mortes d'Aurélie Wellenstein d'être plus en phase avec cette triste et révoltante actualité...

Le dernier roman de l'autrice est un uppercut sacrément bien placé: il nous frappe de plein fouet et nous laisse K.O. à la fin de cette aventure. Comme d'habitude avec Aurélie Wellenstein, l'écriture est fluide, maîtrisée et addictive. Les mots sont maniés avec intelligence et sensibilité, sur un thème particulièrement fort. Car Mers Mortes est sans aucun doute le roman le plus engagé (pour l'instant) de l'autrice : elle y dénonce, avec beaucoup de talent, le désastre écologique qui tue les océans et leurs habitants. Elle utilise notre présent pour nous livrer un conte cruel et post-apocalyptique où des marées d'animaux fantômes viennent se venger de l'Humanité qui les a complètement anéantis. Elle se sert de la science-fiction et de l'imaginaire pour nous livrer un message écologique percutant.

Comme dans chacun de ses romans, j'ai été conquise par la puissance de son imagination et par l'originalité de son univers (mention spéciale à la description du vaisseau pirate, qui m'a littéralement fait cauchemardé - si, si, je vous jure que j'en ai rêvé la nuit suivante !). Le rythme ne connaît aucun temps mort, c'est encore une fois un vrai page-turner. Si le personnage principal, Oural, m'a moins touchée que la plupart de ses précédents héros (Callista, Yuri ou Lana, l'adolescente de La fille de Tchernobyl) j'ai été particulièrement séduite par le personnage de Bengale. Ce personnage, salopard anti-héros aux motivations complexes, est si ambivalent qu'on ne sait pas si on doit le détester ou l'adorer. Comme tous ceux qui traversent son sillage, le Capitaine du Naglfar a réussi à me fasciner et à me rallier à sa cause. C'est probablement le personnage d'Aurélie que j'ai préféré jusqu'à présent, tout roman confondu.

Je noterai également que j'ai eu du mal à retenir quelques larmes sur la fin du roman. Comme d'habitude, l'autrice n'épargne personne : ni ses personnages, ni ses lecteurs. Les scènes écrites du point de vue des animaux marins tués et torturés par les Humains m'ont complètement retournée. La scène du requin attrapé et taillé en pièces m'a terriblement secouée.

Malgré toutes les qualités que je viens de pointer, Mers Mortes n'est pas le roman d'Aurélie que je préfère. Il s'agit vraiment d'un avis personnel et subjectif, puisque je n'arrive même pas à mettre des mots sur ce que j'ai moins apprécié. Objectivement, ce roman est une pépite, aussi bon que tous les précédents. J'ai juste été un peu moins embarquée, peut-être à cause du héros que j'appréciais un peu moins que d'habitude. Ou peut-être parce que j'ai trouvé que la quête de l'équipage arrivait un poil trop tard. Mais tout est relatif, car comme toujours avec les ouvrages de cette autrice, il ne m'a pas fallu plus de trois jours pour terminer ma lecture (alors qu'il me faut normalement des semaines pour terminer un roman) Bref, à lire sans modération !


Mon avis en résumé


En conclusion, ce nouveau roman d'Aurélie Wellenstein est un ouvrage engagé, traitant d'un sujet d'actualité extrêmement important. L'autrice traite son sujet avec l'intelligence et la finesse qu'on lui connaît. Mers Mortes est un roman coup de poing qui cumule tous les points forts des autres romans de l'autrice : une plume ciselée, une rythme addictif, des personnages tourmentés, et surtout, un imaginaire fascinant et foisonnant. À lire !

vendredi 22 février 2019

Quelques brèves nouvelles



J'avais laissé entendre sur ma page Facebook que je préparais un bilan de l'année 2018 et que je le partagerais très vite... C'était sans compter sur un début d'année 2019 plutôt sportif. Que ce soit du côté professionnel comme du côté personnel, le quotidien ne m'a pas laissé beaucoup de temps, ni d'énergie.

Pourquoi j'ai disparu de la circulation... 


En réalité, pour plusieurs raisons. La première, c'est que je n'ai pas eu beaucoup de disponibilité depuis novembre. Après mon doctorat, j'ai pris une année sabbatique pour récupérer et pour essayer de me recentrer sur ce que j'avais envie de faire. Après cette pause qui n'a pas été aussi récupératrice que je l'avais espérée, j'ai cherché un emploi en accord avec mes qualifications, mais sans succès. Lorsque mes droits au chômage ont été épuisés, la situation s'est complexifiée d'un cran. Ne trouvant toujours pas d'emploi, et après un entretien qui n'a pas débouché alors que la recruteuse m'avait envoyé tous les signaux pour que je croie être prise pour le poste visé, je me suis lancée bille en tête dans la création d'une auto-entreprise.

Mais une auto-entreprise en quoi, me direz-vous ? Et quel rapport avec un blog consacré à l'écriture ? Pour tout vous dire, après de nombreux échanges avec mon amie Marie qui avait créé sa propre entreprise quelques mois plus tôt (que je vous invite à découvrir via sa page facebook), je me suis lancée dans la Rédaction web. Finalement, comme vous le voyez, l'écriture n'est jamais vraiment loin...  La rédaction web consiste à créer du contenu textuel optimisé pour le web, que ce soit pour des sites, des blogs ou les réseaux sociaux. Globalement, il s'agit d'écrire des textes qui répondent au besoin d'information des internautes et à la nécessité de référencement sur les moteurs de recherche grâce aux techniques SEO.

Pour l'instant, cette activité me plaît beaucoup et j'aimerais voir jusqu'où je peux aller. Pour l'instant, c'est quelque chose de nouveau, avec son lot de frustrations liées à un mode de travail précarisé sur des plateformes de rédaction, mais j'aimerais beaucoup expérimenter autrement par la suite. En parallèle de la rédaction web, j'ai trouvé un travail temporaire en tant qu'ingénieure de recherche, à l'université où j'ai fait mon doctorat. J'ai commencé en janvier, ce qui explique également que je n'ai pas eu assez de temps ou d'énergie pour me consacrer à mon blog.

Une écriture en dents de scie... 


Ces nouvelles activités professionnelles ne sont toutefois pas les seules explications. J'ai relativement peu de choses à raconter depuis quelque temps. En effet, même si je continue d'écrire dans mon activité de rédactrice web, il n'en va pas de même pour le côté loisir. Cela fait plus d'un an que je n'ai pas touché à mes projets de fiction. J'ai bien réussi à écrire quelques textes pour le jeu de rôle, mais ce n'est pas non plus très glorieux depuis quelques semaines (en grande partie à cause de mon travail, pour le coup).

Je ne sais pas vraiment comment expliquer cet épisode de page blanche qui s'éternise. J'ai comme perdu l'inspiration et la motivation, mais également l'envie d'écrire. J'aimerais la retrouver, car cela commence à faire long, et en même temps c'est comme si mon processus créatif s'était éteint. Je ne ressens plus le besoin ou l'envie de raconter quelque chose. C'est comme si les personnages qui m'habitaient avant avaient perdu leurs voix et leur ténacité. Les conditions n'ont pas été propices dernièrement, peut-être que ça reviendra doucement avec une situation professionnelle plus stable... Ce qui est curieux, c'est qu'une partie de moi-même est résignée et accepte d'avoir perdu cette vieille amie qu'est l'écriture. Cette partie de moi-même est nostalgique, mais l'écriture ne lui manque pas vraiment. Au sens où l'écriture ne trouve plus sa place dans son quotidien. Mais une autre partie de moi-même voudrait réellement renouer avec l'écriture, car elle fait partie de moi et j'ai du mal à me définir sans elle. C'est compliqué, cette introspection, vous ne trouvez pas ? Si vous avez déjà vécu un moment similaire et/ou si vous avez des idées pour faire rejaillir l'étincelle entre ma vieille amie et moi... je suis tout ouïe.

Tout ça pour dire que, dernièrement, je n'avais rien à dire sur l'écriture. Il me reste toujours les chroniques de lecture, mais avec le temps qui me fait défaut, je lis beaucoup moins. Les chroniques seront donc un peu espacées. Mais je ne désespère pas de retrouver un équilibre très bientôt, quand j'aurais apprivoisé mes nouvelles obligations :)

dimanche 23 décembre 2018

Le chant des ronces de Leigh Bardugo

Titre : Le chant des ronces
Auteur : Leigh Bardugo
Genre : Fantasy
Public visé : Adolescents
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 352
Édition : Milan Éditions



Quatre fleurs et demi : Je suis conquise

Note 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Embarquez dans un voyage vers des terres sombres et dangereuses, peuplées de villes hantées et de bois affamés, de monstres bavards et de golems en pain d'épices, où la voix d'une sirène peut invoquer une tempête mortelle, où les rivières font de terribles promesses d'amour... Lire le résumé de chaque conte.


Avant de partager mon avis de lecture


Je ne connaissais Leigh Bardugo qu'à travers le nom de ses autres romans et je n'ai donc pas fait le rapprochement quand j'ai découvert ce petit bijou en librairie. Tout de suite, le superbe format du livre a accroché mon regard. Il m'a intriguée et séduite. Quand j'ai vu que le Chant des ronces était proposé durant l'opération Masse Critique du site Babelio, j'ai candidaté avec enthousiasme. Et j'ai été sélectionnée (#DansedelaJoie) : les éditions Milan m'ont offert ce livre en l'échange d'une chronique. Un grand merci à eux. C'est donc le premier livre de Leigh Bardugo que je lisais. Je ne connaissais pas du tout son univers de base, mais ça n'a absolument pas gêné ma lecture.


Ce que j'ai pensé du « Chant des Ronces » | Critique sans spoilers


Le Chant des Ronces est un ouvrage magnifique. Je ne peux commencer ma critique autrement, car les histoires de Leigh Bardugo sont livrées dans le plus bel écrin qui soit. Le livre possède une couverture rigide, magnifiquement illustrée, avec un titre au nom évocateur et à la calligraphie soignée.

Heureusement que je ne m'étais pas attardée à le feuilleter trop longuement en librairie ! La magie des illustrations qui s'esquissent à mesure que les pages se tournent et que l'histoire avance n'aurait pas aussi bien opéré ! Je n'avais jamais vu rien de tel jusque-là et cette idée est vraiment chouette ! Elle est, en outre, superbement réalisée dans le chant des ronces. Des petits dessins viennent former un encadrement autour de chaque histoire et chaque conte se conclut par une illustration complète sur deux pages. C'est magnifique !

Pour ne rien gâcher, les contes qui nous sont racontés sont à la hauteur de leur superbe écrin. Six historiettes nous sont livrées, sous la forme de contes grinçants et cyniques, reprenant les codes des vieux contes traditionnels pour mieux s'en émanciper. Leigh Bardugo nous raconte des histoires tantôt tendres, tantôt cruelles, mais toujours soupçonnées de vieille magie. J'ai adoré Ayama et le bois aux épines, ainsi que le Renard trop rusé. Ces deux nouvelles possèdent une ambiance de vieux conte parfaitement retranscrite, mais sont transposées avec un oeil critique et sévère qui donne un ton cynique et pragmatique à l'ensemble. J'ai aussi beaucoup apprécié Petite Lame, dont le dénouement est savoureux. Je n'ai en revanche pas adhéré à la nouvelle Petit Soldat, qui s'est avéré être une réécriture (de Casse-noisette) moins réussie que les autres nouvelles du recueil. J'ai trouvé le tout moins maîtrisé et plus hasardeux, même si cela reste un texte de qualité qui soulève des thématiques très intéressantes.


Mon avis en résumé


En conclusion, je suis conquise par le Chant des ronces de Leigh Bardugo. Ce somptueux ouvrage n'est pas seulement beau, il renferme également de savoureux contes aux morales aiguisées comme des épines de rose. Comme le dit si joliment la quatrième de couverture, « si l'amour s'exprime avec des fleurs, la vérité exige des épines. »