« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

lundi 23 janvier 2017

Mettre un projet en pause


livre vintage


Il y a quelques années, j'étais persuadée que je n'écrirais jamais rien d'autre que Prophétie Nordique. Concentrée sur mon projet, mon imagination n'avait pas de place pour d'autres univers, d'autres personnages, d'autres histoires... Depuis, j'ai réalisé que ce n'était pas le cas et que d'autres projets pouvaient pointer le bout de leur nez : romans ou nouvelles, je n'ai désormais que l'embarras du choix. Pour autant, mon mode de vie n'est pas adapté pour mener tous ces projets de front. Il m'a donc fallu faire un choix parmi mes différents projets. 

Prophétie Nordique, ma priorité depuis 2008


Jusqu'ici, Prophétie Nordique a toujours été ma grande priorité : d'abord sous forme de jeu de rôle textuel pendant cinq ans ; puis sous forme de roman par la suite. Cela fait neuf ans que je travaille sur l'univers et les personnages, par le biais de ces deux supports. Si j'ai toujours donné la priorité à Prophétie Nordique, c'est parce que c'est LE projet. Celui qui me tient le plus à cœur, celui dans lequel je me suis le plus investie, celui que je veux porter le plus loin. C'est donc naturellement, et sans doute inconsciemment, que j'ai fait l'impasse sur d'autres projets. Puisque j'avais déjà tant à faire sur Prophétie Nordique (et de moins en moins de temps à consacrer à l'écriture) je ne voyais pas l'intérêt de réfléchir à d'autres projets. Sauf que...

Prophétie Nordique, entre doutes et incertitudes


À plusieurs reprises, j'ai dû faire face à des périodes de doutes, d'incertitudes et de remise en cause. Face à l'ampleur du projet, face à la hauteur de mes exigences pour un projet que je désirais (trop) parfait, je me suis plusieurs fois sentie dépassée. Mon côté perfectionniste, mais également l'attachement que je porte à ce projet, ont plus d'une fois entaché ma capacité à avancer. Mon inexpérience dans la façon de rédiger et terminer un roman ont également joué sur l'avancement du projet.       

Pourquoi j'ai décidé de mettre Prophétie Nordique en pause


Pour toutes ces raisons, j'ai décidé de mettre Prophétie Nordique de côté, cette année. Pour commencer, j'avais envie de donner une chance à un autre projet, Sous les écailles du dragon, un projet de fantasy romantique, très librement inspiré d'une légende chinoise. Ensuite, j'avais besoin de prendre du recul par rapport à Prophétie Nordique ; de laisser les choses se poser, décanter et mûrir. Pouvoir revenir avec un regard neuf quand je m'y replongerai. Enfin, je souhaitais me faire la main avec Sous les écailles du dragon, expérimenter de nouvelles techniques d'écriture, apprendre à mieux me connaître en tant qu'auteure. Pour pouvoir ensuite appliquer à Prophétie Nordique tout ce que j'aurais appris.           
      

mercredi 18 janvier 2017

Perismer, La Reine des noctères, de Franck Dive


Perismer, Reine des noctères

 Cinq fleurs : Je suis conquise (Coup de cœur)



Titre : Pérismer, La Reine des noctères
Auteur : Franck Dive
Genre : Fantasy
Public visé : Adolescent
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 352 pages (Éditions Mnemos)

Quatrième de Couverture : Ils sont cinq. Cinq adolescents qui vivent depuis leur plus jeune âge dans un monastère isolé du monde extérieur. Par une nuit tragique, ils échappent de justesse à l’agression de ténébreuses créatures et, pour survivre, doivent se résoudre à l’exil.
Un long périple les attend, au cours duquel ils n’auront pas d’autre choix que d’apprendre à s’entraider et à dépasser leurs différences, car face à eux se dresse la Reine des noctères, un fléau qui les considère déjà comme ses pires ennemis.

Ce que j'en ai pensé (sans spoiler) La Reine des noctères, premier roman de Franck Dive et premier tome de la trilogie Pérismer, a été un véritable coup de cœur ! L'auteur nous entraîne dans le monde de Pérismer, et dans le sillage de cinq adolescents - trois jeunes garçons et deux petites filles - contraints de quitter le monastère où ils vivent. Ils doivent fuir les terribles noctères, créatures insectoïdes malfaisantes, lancées à leurs trousses pour une raison qu'ils ignorent (et que les adultes leur ont visiblement cachée durant toutes ces années...)

La Reine des noctères est un roman initiatique où des adolescents sont confrontés à une destinée qui les dépasse, un classique pour la fantasy. Toutefois, l'écriture fine et intelligente de Franck Dive donne tout son sel à  la Reine des noctères : ce roman est loin de n'être qu'un énième roman initiatique. Première originalité, le roman n'est pas porté par un jeune héros, mais par plusieurs adolescents qui ont chacun voix au chapitre. Le roman alterne entre les différents points de vue, ce qui donne une sacrée saveur à l'ensemble. Si, au début, les trois jeunes garçons se distinguent assez peu, leurs différences se révèlent et s'accentuent par la suite. Ils sont attachants, chacun à leur manière (mais c'est Erian que j'ai eu le plus envie de câliner, tant il est chou !) Mon regret sera que les deux petites filles ne se distinguent pas suffisamment l'une de l'autre, et sont toujours englobées comme « les jumelles » (néanmoins, ce point est contrebalancé au milieu du roman par l'arrivée d'autres personnages, mais je n'en dis pas plus) On n'entend pas assez leur voix, contrairement aux trois garçons qui sont au cœur du roman. Ensuite, j'ai beaucoup aimé les personnages adultes qui gravitent autour des adolescents. Les personnages secondaires sont travaillés et développés, c'est agréable. Enfin, les lieux et les environnements sont soignés par l'auteur, ce qui nous fait vraiment voyager à travers Pérismer.           

Mon avis en résumé : La Reine des noctères est un vrai coup de cœur. Tout au long du roman, j'ai eu le sentiment de renouer avec les lectures qui ont bercé mon adolescence et mon immersion dans la fantasy, comme Les Quêtes et Mondes d'Ewilan. C'est avec plaisir que j'ai suivi Amonis, Pharnis et Erian (et les autres) et c'est avec plaisir que je lirai la suite de leurs aventures !

vendredi 6 janvier 2017

Comment le Bullet Journal m'aide au quotidien


Bullet Journal et écriture

La nouvelle année est l'occasion de prendre de bonnes résolutions, mais également de prendre un nouveau départ. Maintenant que ma thèse est officiellement terminée, j'ai pris la décision de m'accorder du temps. À la fois pour me recentrer sur mes envies, mes besoins, mais également pour me consacrer à mes différents projets d'écriture. Et pour bien commencer cette nouvelle année placée sous le signe des projets personnels et de l'écriture, j'ai démarré un nouveau « Bullet Journal » ; dans cet article, je vous propose de vous faire découvrir comment je me sers de cet outil et comment je l'utiliserai pour planifier mes projets.

     1.  Le Bullet Journal, c'est quoi ?


Le « Bullet Journal » est un outil imaginé par un designer américain, Ryder Carroll. Il s'agit d'un système d'organisation flexible et personnalisable, à mi-chemin entre l'agenda, le carnet de notes et le journal intime. La méthode proposée par Ryder Carroll est très simple et ne nécessite que deux choses : un carnet et un stylo. Elle repose ensuite sur des listes de tâches, journalières, hebdomadaires, mensuelles, annuelles ; et sur un système de rubriques et de puces permettant de visualiser les tâches réalisées, abandonnées ou reportées. Un index au début du carnet permet de retrouver facilement les différentes rubriques de votre BuJo.

Je ne vais pas vous présenter la méthode en détails ; d'une part, parce qu'il existe des dizaines et des dizaines de sites consacrés au Bullet Journal (voir par exemple le site officiel (en anglais) ; le blog Soho Hana (en français) ou le site Journaling (en français)). D'autre part, mon utilisation du Bullet Journal s'éloigne assez du concept de base. En effet, même si la méthode m'a beaucoup inspirée quand je l'ai découverte, je ne me suis jamais retrouvée dans l'utilisation de l'index, des rubriques ou des puces. J'ai donc bricolé mon propre Bullet Journal, fidèle à la philosophie du totalement personnalisable propre à la méthode de base. 

     2. Le Bullet Journal : entre agenda, planner et journal intime


Depuis le début de mes études, j'ai toujours été adepte des « to do list » journalières et hebdomadaires pour m'aider à planifier mes révisions, mes travaux à rendre, mes tâches quotidiennes, etc. Écrire les tâches à réaliser permet à notre cerveau d'en être débarrassé ; cela permet de ne pas encombrer notre esprit avec des pensées superflues. Ce principe s'applique également aux émotions et aux sentiments - certains psychiatres conseillent d'écrire ce que l'on ressent (notamment en période de dépression et/ou d'anxiété) pour évacuer les idées obsessionnelles qui peuvent alimenter le stress, la dépression et qui peuvent perturber le sommeil. Ils insistent d'ailleurs sur la nécessité d'écrire à la main, ce qui permet au cerveau de mieux enregistrer le processus (par rapport à l'écriture à l'ordinateur). J'ai fait l'expérience du « journal intime » en grande période de fatigue émotionnelle : j'écrivais sur un cahier tout ce que je ressentais, tout ce qui m'angoissait terriblement, tout ce qui pesait sur mon moral. Cette méthode m'a convaincue. De même, une amie m'avait conseillé d'écrire chaque soir une « liste du bonheur » composée de trois faits positifs s'étant produit dans la journée. Là aussi, cette façon de positiver m'a beaucoup apporté.

Le Bullet Journal permet de regrouper toutes ces choses dans un seul et même carnet. Au lieu de se disperser entre les post-it, les fichiers excel, les différents carnets, on centralise tout dans un seul et même cahier. Toutefois, libre à chacun de s'organiser comme il l'entend : certains utilisent le BuJo uniquement pour son aspect « gestion de l'emploi du temps » ; quand d'autres l'utiliseront davantage pour son aspect « prise de notes ».

     3. Mon Bullet Journal et moi


Mon BuJo me sert de « carnet fourre-tout » ; dans lequel je centralise tous les documents qui me permettent de mieux m'organiser au quotidien. Je suis d'une nature assez désorganisée (si vous pouviez voir dans quel état se trouve mon dossier informatique contenant les chapitres de Prophétie Nordique, vous comprendriez ma douleur...) Le fait d'utiliser un seul outil pour centraliser mes documents m'aide à ne pas m'éparpiller, mais surtout, à retrouver facilement mes papiers.

J'utilise un carnet A4 de la marque « BonCahier » - oui, tant qu'à faire, je laisse libre cours à ma passion pour la jolie papeterie ! À l'inverse des adeptes du traditionnel BuJo, je structure mon planner avec des feuilles imprimées. Cela me demande un investissement important au début (parce que j'aime bien bricoler pour obtenir des trucs un peu créatifs) mais lorsque les rubriques sont prêtes, il ne me reste qu'à les imprimer. Cela ne me prend que quelques secondes. Me connaissant, si je devais tracer à la main à chaque fois que j'ai besoin d'une nouvelle page, j'abandonnerai par paresse...
     

Carnet BonCahier
Mon carnet de la collection BonCahier

Mon Bullet Journal se compose de plusieurs rubriques :

  • En première page, j'inscris mes objectifs de l'année ; ce sont les bonnes résolutions que je souhaite tenir et les projets importants que je souhaite accomplir durant l'année. Je divise mes objectifs en plusieurs catégories : professionnel, personnel, écriture, loisirs. Cette première page s'accompagne d'un avancement annuel, pour noter les étapes de ma progression. 

Objectifs annuels Bullet Journal
Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir ;)

  • Ensuite, chaque mois démarre par un calendrier et une liste d'objectifs mensuels. Sur le calendrier, je note les évènements importants (rendez-vous, anniversaire, travaux à rendre) avec un code couleur associé à chaque domaine : bleu pour les loisirs ; vert pour le travail ; rose pour la famille ; orange pour les mémos. Sur la page des objectifs, je liste les choses importantes à faire durant le mois, divisées en plusieurs catégories comme pour les objectifs annuels. 


  • Quand cela s'avère utile, je complète avec un planning hebdomadaire, comprenant une « to do list » hebdomadaire (pour les tâches que je dois faire durant la semaine) et une « to do list » pour chaque jour de la semaine (pour les tâches au jour le jour). Il m'arrive souvent de compléter tout ça avec une  « to do list » quotidienne supplémentaire, dans un petit carnet à part, quand la semaine est vraiment chargée. Chaque tâche accomplie voit sa puce coloriée. Cela permet de repérer facilement ce que je n'ai pas fait.


  • Le Bullet Journal me sert également à la tenue de mes comptes bancaires, afin d'évaluer mes dépenses. Il me sert également pour suivre mes remboursements de santé.
  • Mon BuJo comprend également beaucoup de « listes » inclassables : liste de souhaits ; liste des derniers films vus ; liste d'anniversaires ; liste de vacances ; prises de notes diverses ; etc. La dernière « liste » que j'ai testée, c'est la liste d'apaisement. Confrontée à une situation très angoissante (ma soutenance de thèse), j'avais besoin de quelque chose pour me rassurer. L'objectif de la liste d'apaisement était de lister toutes les sources d'angoisse liée à ma soutenance. Et pour chaque source d'angoisse, je devais réfléchir calmement à des solutions ou à des sources d'apaisement. Par exemple, j'avais noté comme première source d'angoisse « J'ai peur d'être déstabilisée par les questions du jury et de ne pas savoir y répondre » ; juste en dessous, j'ai listé plusieurs points : « je vais préparer les questions avec mon directeur » ; « je vais m'entraîner à répondre durant une soutenance de répétition » ; « je suis la personne qui connaît le mieux mon sujet de thèse » ; « il existe plusieurs stratégies de réponses que je peux mobiliser pour ne pas me laisser déstabiliser » ; etc. Cela m'a vraiment beaucoup aidée. J'ai même réécrit plusieurs fois une source d'angoisse pour bien enfoncer le clou quand je recommençais à stresser. 



     4. Le Bullet Journal et l'écriture


Cette année, je compte bien profiter des avantages du BuJo pour m'organiser efficacement sur le plan de l'écriture. Je suis encore en train de réfléchir à la manière dont je vais me servir de mon planner pour mes projets, mais j'ai déjà quelques petites idées. Comme l'année dernière, je compte participer aux « challenges Premier Jet » du forum Cocyclics avec mon projet Sous les écailles du dragon ; le challenge étant de terminer la rédaction d'un premier jet de roman en une année. Je vais me servir de mon Bullet Journal pour évaluer l'avancement de mon projet ; je l'avais déjà fait pour Prophétie Nordique cette année. C'est intéressant, en fin d'année, de regarder comment le projet s'est construit.



Je pense aussi utiliser mon Bullet Journal pour centraliser mes différents projets. J'utilise plusieurs carnets pour noter les idées de roman ou de nouvelles qui me viennent au fur et à mesure. Ce sera sans doute utile de tout centraliser au même endroit, notamment pour mieux visualiser mes projets et m'attaquer aux différentes nouvelles auxquelles j'ai réfléchi.

Si vous utilisez un Bullet Journal pour organiser vos projets d'écriture, je serais ravie de savoir comment. Je suis preneuse de vos conseils !