« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

vendredi 29 décembre 2017

Des mots de tête - Bilan de l'année 2017





L'année voit ses derniers jours se profiler à l'horizon. Il est de saison de regarder en arrière et de se projeter en avant, de faire un point sur les résolutions prises l'année dernière et de réfléchir à celles qu'on voudrait tenir pour la nouvelle année... Lorsque je lis les bonnes résolutions de l'année dernière, je me dis que le bilan est mitigé, mais pas aussi catastrophique qu'il pourrait l'être. L'année 2017 n'aura pas été aussi reposante et productive que je l'avais souhaitée. Si elle a plutôt bien commencé, j'ai vite été submergée par des ennuis de santé et des problèmes personnels qui ont considérablement influé sur mon écriture – comme en témoigne la faible quantité d'articles sur le blog. Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai hâte d'en finir avec cette année, de tourner la page et de commencer un nouveau chapitre.    

     Bilan 2017 : du côté de l'écriture


  • Cette année a été plutôt mitigée, côté écriture. 
  • Après avoir essayé de commencer mon projet Sous les écailles du dragon, je me suis aperçu que cette histoire ne me branchait pas pour le moment. J'ai donc changé mon fusil d'épaule, et j'ai choisi de m'attaquer à un autre projet : Les larmes de Caledë. J'espérais profiter de cette année après-thèse pour terminer le premier jet d'un roman... j'ai été très optimiste en formulant ce souhait, car j'en suis à peine au premier chapitre. C'est donc un échec cuisant de ce côté là. 
  • J'avais également formulé la résolution d'écrire cinq nouvelles au cours de l'année et d'essayer d'en faire publier au moins une. Le pari est à peu près tenu : je n'ai écrit que deux nouvelles (dont une très grosse) mais j'ai réussi à faire publier l'une des deux. Il s'agit de « Passé à composer » publiée dans la revue Gandahar
  • Par contre, je n'ai toujours pas pris le temps de corriger ma nouvelle « Le temps nous est conté ».


     Bilan 2017 : à côté de l'écriture


  • Si l'année ne s'est pas avérée propice à l'écriture, elle a été beaucoup plus clémente du côté des lectures. J'ai lu vingt livres cette année, soit le double de ce que j'avais lu l'année dernière ! Beaucoup ont été chroniqués sur le blog. 
  • Pour la première fois, je suis allée aux Imaginales, un salon littéraire incontournable dédié aux lectures de l'imaginaire. C'est un lieu de rencontres et d'échanges vraiment très intéressant. J'ai rencontré ou revu des membres de Cocyclics, rencontré des auteurs que j'apprécie, découvert des nouveaux talents, assisté à deux tables-rondes... En octobre, je suis également retournée aux Halliennales, un salon devenu incontournable pour moi. 
  • J'ai terminé l'alpha-lecture commencée l'année dernière et j'ai fait quelques bêta-lectures en début d'année, mais j'ai vite renoncé à l'exercice. De même, je n'ai pas autant participé à Cocyclics que je l'aurais souhaité.
  • Je pensais en avoir terminé avec le jeu de rôle textuel, mais l'envie de m'y remettre s'est à nouveau manifestée en cette fin d'année.


     Les bonnes résolutions pour 2018


  • Dépasser mon blocage concernant l'écriture. Trouver un moyen d'être plus régulière, plus efficace et plus productive. 
  • Reprendre l'écriture des Larmes de Caledë
  • Écrire au moins deux nouvelles, essayer d'en publier une en répondant à des Appels à Textes. 
  • Reprendre ma nouvelle « Le temps nous est conté ».
  • Retrouver une bonne dynamique sur Cocyclics (challenge, bêta-lecture) 
  • Continuer à lire et essayer de rester au-dessus de 15 livres lus dans l'année
  • Trouver enfin une voie professionnelle où je puisse m'épanouir. Et améliorer ma qualité de vie.  
 
 
Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année ! 
Qu'elles vous soient douces et reposantes ! 
Profitez des gens que vous aimez.

mercredi 27 décembre 2017

Les Aériens de Marie-Catherine Daniel

Titre : Les Aériens
Auteur : Marie-Catherine Daniel
Genre : Fantastique
Public visé : Jeunesse, dès 11 ans
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 160 pages
Édition : Sarbacane



Cinq fleurs : Je suis conquise

Note 5 sur 5



Quatrième de Couverture


Pour cette nouvelle rentrée, Alexandre se retrouve seul, abandonné de tous, suite à un drame causé par son frère. Heureusement, Sarah est là et elle n'aime pas les injustices. Ensemble, ils font la connaissance d'un être étrange : Courantd'Air. Ce dernier se cache du terrifiant Blizzard. Son but ? Détruire la ville !


Ce que j'ai pensé des « Aériens » | Critique sans spoilers


Pour commencer, il faut savoir que je lis très rarement des romans adressés au jeune public. Ce n'est pas trop mon truc. Mais je dois bien avouer que j'ai été conquise par le roman de Marie-Catherine Daniel : je l'ai lu très rapidement et avec beaucoup de plaisir. Ce livre nous raconte l'histoire d'Alexandre, persécuté au collège, et de sa rencontre avec Sarah et Courantd'Air, une sorte de Djinn constitué de vent. Ensemble, ils vont vivre de grandes aventures.

La plume de l'auteure est vraiment très plaisante à lire, elle est fluide et agréable. L'histoire, quant à elle, est pleine de rebondissements et d'action, ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais. Mais ce qui m'a le plus marquée dans Les Aériens, ce sont les personnages. Les trois héros sont attachants, chacun à leur manière, avec un vrai développement de leur personnalité. Ils sont bien caractérisés, chacun a son propre caractère (Sarah est mon personnage préféré : forte, indépendante et intelligente, elle a du cran et de la générosité à revendre !) Le roman est loin d'être manichéen même s'il s'adresse aux plus jeunes : ainsi, les antagonistes humains sont développés. Ceux qui persécutent Alexandre ne le font pas gratuitement (l'auteure donne à comprendre pourquoi ils le font, sans pour autant les excuser) Enfin, les Djinns sont des petites créatures fascinantes, qui apportent une vraie fraîcheur au roman.

Les Aériens, sous ses apparences de conte fantastique, traite des sujets graves et d'actualité. À commencer par le harcèlement scolaire dont sont victimes Alexandre et son frère. Mais ce n'est pas tout, le roman s'attarde aussi sur le handicap, l'exclusion, le deuil, la dépression, etc. C'est très intelligent et bien intégré au récit, ce qui constitue une bonne piste de réflexion pour les jeunes lecteurs.


Mon avis en résumé


Les Aériens de Marie-Catherine Daniel est un roman d'actualité, qui traite avec originalité et optimisme des sujets graves comme le harcèlement, le handicap ou le deuil. Un roman très bien écrit, avec lequel on ne s'ennuie à aucun moment, et doté de personnages solides et attachants. À mettre entre les mains des plus jeunes !

lundi 18 décembre 2017

Sénéchal II de Grégory Da Rosa

Titre : Sénéchal II
Auteur : Grégory Da Rosa
Genre : Médiéval-fantastique
Public visé : Adulte
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 320 pages
Édition : Mnémos



Cinq fleurs : Je suis conquise
Coup de cœur


Note 5 sur 5



Quatrième de Couverture


Rien ne s’est passé comme prévu. Défaits, trahis, maudits, nous sommes tout près de céder. Mais les cloches résonnent et il me faut sûrement faire quelque chose. Après tout… je suis le sénéchal.

Trahison ! Assassinat ! Les épreuves de Philippe Gardeval, grand sénéchal du royaume, sont de plus en plus redoutables. Depuis trois jours et deux nuits, les Castellois assiègent la capitale, les traîtres grouillent dans les rues et les couloirs sont hantés par les secrets et les haines. Othon de Ligias, l’ennemi du sénéchal, plus vindicatif que jamais, redouble d’efforts pour le faire tomber. La princesse Sybille, l’espoir du royaume, troque couronne de fleurs contre couronne d’épines, et alors que l’horreur ne le dispute qu’à la félonie, une lueur que l’on pensait depuis longtemps éteinte apporte espoir et chaleur aux âmes meurtries.


Ce que j'ai pensé de « Sénéchal, tome 2 » | Critique sans spoilers


Si le premier tome de Sénéchal m'avait déjà bien plu, le deuxième tome de cette trilogie m'a complètement conquise. À la fin du premier tome, Grégory Da Rosa nous avait laissé sur un cliffhanger ; et c'est dans cette continuité que commence ce deuxième opus. Nous suivons toujours les péripéties du Sénéchal de Lysimaque, Philippe Gardeval, qui cherche à démêler les intrigues politiques, les complots et assassinats qui surviennent durant le siège de sa cité. Le Sénéchal est un personnage principal atypique, loin des standards classiques de la fantasy. Vieux, cabossé, boiteux, sans une once de bravoure guerrière... Cette singularité donne de la profondeur et de la complexité à ce vieux briscard. Et il est plaisant de suivre son histoire - surtout qu'il cache (encore) des secrets bien enfouis.

Mais ce qui fait la force des romans de Grégory Da Rosa, c'est sa plume - même si certains penseront que son style est trop lourd ou trop exagéré. L'auteur a cette capacité à nous immerger complètement dans son univers grâce à sa prose. L'ambiance poisseuse, sale et glauque de la première partie du roman, dans la basse-ville, est parfaitement retranscrite. On ressent cette crasse et cette insalubrité à chaque moment... Comme pour le premier tome, je trouve que le style moyenâgeux de l'auteur sert à merveille l'intrigue qu'il développe.

Encore une fois, l'intrigue est haletante. Grégory Da Rosa a réussi à me captiver dès les premières pages, et jusqu'au bout (et encore une fois, il nous laisse sur un terrible suspens !!) ! Certes, comme dans le premier tome, je lui reprocherai volontiers quelques longueurs, mais elles m'ont parue bien moins gênantes dans ce deuxième tome. La mythologie de l'univers, que je trouvais un brin classique dans le premier tome, se trouve cette fois au cœur de l'intrigue et plus originale que je ne le pensais. Et les légendes sur la fondatrice de Lysimaque m'ont beaucoup plu. Quand à la temporalité du récit, la narration continue de se compter en heures et en jour ; ce qui donne une construction vraiment intéressante.


Mon avis en résumé


Avec ce deuxième tome de Sénéchal, Grégory Da Rosa prouve qu'il est un auteur à suivre. Sa plume aux accents moyenâgeux nous immerge complètement dans son histoire et son univers, sur les traces d'un personnage complexe, profond et singulier. Malgré ses défauts - qui n'entachent pas, selon moi, la qualité de l'ouvrage - Sénéchal II est un coup de cœur. J'ai été happée par l'histoire, et surtout, captivée par l'atmosphère du roman. J'attends maintenant le dénouement de cette trilogie avec impatience !

vendredi 24 novembre 2017

La mort du temps d'Aurélie Wellenstein

Titre : La mort du temps
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Fantastique
Public visé : Jeunes adultes
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 288 pages
Édition : Scrinéo



Quatre fleurs et demi : Je suis conquise

Note 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Un éclair aveuglant, suivi d'une terrible onde de choc... En l'espace de quelques minutes, un séisme temporel ravage la Terre, et la vie de Callista bascule. Le monde qu'elle connaissait n'est plus. Les différentes époques se sont mélangées, les corps des survivants ont fusionné les uns avec les autres ou avec leur environnement. Indemne, Callista avance au hasard, à la recherche d'un refuge dans ce chaos. Talonnée par le "Flash", réplique mortelle du tremblement de terre, elle rencontre d'étranges créatures, amies ou ennemies, issues de siècles différents. Pour la jeune fille, une lutte terrifiante s'engage au rythme des pulsations du Flash. Si elle s'arrête ou ralentit, elle sera anéantie.


Ce que j'ai pensé de « La mort du temps » | Critique sans spoilers


La mort du temps est le dernier roman d'Aurélie Wellenstein. C'est également le cinquième roman de cet auteure que je lis. C'est quelque chose que je fais rarement, voire jamais, de suivre autant un auteur (je ne suis pas du genre à attacher de l'importance au nom de l'auteur, à qui écrit le livre, je sélectionne mes lectures par rapport au pitch, jamais parce qu'il a été écrit par untel). Mais, il faut bien constater que je suis toujours conquise par les romans d'Aurélie. Chaque nouvelle lecture est un moment de pur plaisir !

La mort du temps n'échappe donc pas à la règle. La plume de l'auteure est toujours aussi fluide, efficace et addictive. C'est un vrai page turner, que l'on ne repose pas avant d'avoir le fin de mots de l'histoire. Et quelle histoire ! Fidèle au thème de la course contre la montre, Aurélie nous embarque dans les traces d'une jeune femme qui essaye de semer un cataclysme temporel. J'y ai trouvé un faux-air de Marche ou crève, de Stephen King (un court roman que j'ai adoré, par ailleurs).

L'atmosphère de La mort du temps est sombre, glauque, poisseuse. Les conséquences du cataclysme temporel sont vraiment très originales, je n'ai jamais rien lu de tel. L'intrigue est prenante, comme je le disais, et les personnages sont vraiment (très) atypiques. En particulier, Roland, qu'on aperçoit sur la couverture... J'ai beaucoup aimé les interactions entre les différents protagonistes.

Le seul reproche que je pourrais faire à ce roman, c'est que dans la toute première partie, j'ai trouvé quelques longueurs (toutes relatives) et quelques redondances, un aspect un poil répétitif, qui finit par s'estomper dès l'apparition des autres personnages principaux.

Contrairement au Roi des Fauves et aux Loups Chantants, je n'ai pas été séduite par la couverture, de prime abord. Mais après avoir lu le roman, je trouve qu'elle est plutôt réussie et qu'elle capte plutôt bien le côté atypique du roman.


Mon avis en résumé


Addictif et atypique, ce nouveau livre d'Aurélie Wellenstein tient toutes ses promesses. La mort du temps est un roman sombre, haletant, un brin pessimiste, à l'image des autres romans de l'auteure et déjà parus chez Scrinéo. À consommer sans modération !

mercredi 15 novembre 2017

Ambient mixer : atmosphères sonores pour l'écriture



Certains auteurs ont besoin du silence pour écrire, quand d'autres préfèrent l'écriture en musique. Entre les deux, il y a ceux qui aiment les ambiances sonores, les bruits blancs ou les musiques aidant à la concentration. Si je fais partie de la première catégorie d'écrivains, j'aime de plus en plus écrire avec une atmosphère sonore dans les oreilles : le bruit de la pluie, le ronronnement d'un chat ou le crépitement d'une cheminée.

Aujourd'hui, j'ai donc envie de vous parler du site Ambient-mixer. Cette plateforme permet d'écouter gratuitement un vaste choix d'ambiances sonores, créées et partagées par les membres de la communauté. Ces ambiances sonores sont thématisées, et vous pouvez ainsi choisir l'atmosphère de votre choix parmi une large sélection - notamment, des ambiances inspirées d’œuvres littéraires et cinématographiques cultes (Harry Potter, Game of Thrones, Le Seigneur des Anneaux, etc.) Une application mobile est par ailleurs disponible.
Mais le vrai atout d'Ambient-mixer, c'est de permettre de personnaliser les atmosphères disponibles à l'écoute et/ou de créer sa propre ambiance sonore ! Chaque ambiance est composée de différents sons (1 à 8 sons) que vous pouvez personnaliser à loisir : choisir les sons qui composeront votre ambiance sonore ; augmenter ou diminuer le volume de chaque son ; choisir le rythme de la répétition (en continu ou plusieurs fois par plage horaire) ; mettre un fondu entre chaque boucle sonore ; etc. 

Voici comment se présentent les ambiances sonores d'Ambient-mixer et leurs paramètres (cliquez pour agrandir)

Vous pouvez donc partir des atmosphères pré-existantes, en choisissant votre style préféré (environnement et nature ; cinéma et jeux vidéos ; atmosphères relaxantes ; activités humaines ; etc.) Pas besoin d'être inscrit sur le site pour personnaliser les playlists. Par contre, si vous créez votre compte, vous aurez la possibilité de créer votre propre bande-son qui sera ensuite publiée sur le site. Vous pouvez aussi importer vos propres sons pour constituer une bande-son !

Le seul petit bémol, c'est que le site est en anglais (les noms des sons aussi). Ce n'est pas toujours simples de s'y retrouver parmi le large choix des sons disponibles pour la composition d'une atmosphère. 

Pour terminer cet article, voici quelques ambiances sonores que j'aime tout particulièrement : 

Et une petite dernière pour la route : Écrire au coin de la cheminée. Une ambiance créée par mes soins : le bruit de la pluie contre la fenêtre, le crépitement d'un feu de bois, le ronronnement d'un chat et le tic-tac d'une vielle horloge vous accompagnent lors d'une session d'écriture... Bonne écoute ! ;)

mercredi 8 novembre 2017

Écrire, pourquoi ?




Vous l'aurez certainement remarqué, hormis quelques chroniques de lecture, je n'ai pas beaucoup alimenté mon blog cette année. Les billets d'humeur à propos de l'écriture se sont raréfiés – et pour cause, l'écriture s'est révélée compliquée depuis le mois d'avril (ennuis personnels et importants soucis de santé, qui ont fait déserter la motivation et l'inspiration). Et lorsque j'ai enfin retrouvé l'envie d'écrire, l'inspiration et le plaisir ont continué de bouder dans leur coin, rendant le processus de retour à l'écriture très complexe à gérer. Et très aléatoire. Car malgré l'envie d'écrire quelque chose, je n'y parvenais tout simplement pas (ou alors, quand j'y parvenais, je n'y prenais aucun plaisir).

Pour dépasser mes problèmes, j'ai pris le temps de m'interroger plus longuement sur ce qui me motivait à écrire à la base. Et sur les raisons qui m'empêchaient de revenir à ces bases. Je vous propose dans cet article de revenir sur ces interrogations et sur les techniques qui m'ont aidée à dépasser mes blocages.   

     Pourquoi je n'écris pas ?


J'ai parfois l'impression de passer plus de temps à réfléchir aux raisons pour lesquelles je n'écris plus qu'à écrire les histoires qui me tiennent à cœur. Vous souvenez peut-être de mon article sur le syndrome de l'écrivain qui n'écrit pas ; ou de celui consacré aux doutes de l'écrivain ; qui abordaient déjà ces questions ? Si la question revient si souvent, c'est parce que le fait de ne pas écrire est un moment douloureux. Les émotions négatives prennent alors le dessus : déprime, culpabilité, perte de confiance, démotivation... Et c'est un cercle vicieux qui peut s'installer durablement ! Dans mon cas, j'ai réussi à écrire une nouvelle de plus de 50.000 signes cet été (alors que mon projet de roman restait au point mort depuis avril). Pourtant, je n'en ai tiré que peu de plaisir et que peu de satisfaction, ce qui a rallongé ma période de morosité.

Sur son blog « Mécanismes d'histoires », consacré aux techniques d'écriture, Marièke identifie 5 manques qui nous empêchent d'écrire : le manque de temps, le manque d'envie, le manque d'inspiration, le manque de confiance et le manque de motivation. Je trouve la lecture de ses articles intéressante, et je vous la conseille si vous ne réussissez pas à écrire. Marièke donne quelques astuces et conseils pour combler ces différents manques.

Clairement, je me situais au croisement entre le manque d'inspiration et le manque d'envie, avec toujours ce manque de confiance en toile de fond qui ne faisait qu'alimenter les deux premiers manques.

     Pourquoi j'écris ?


J'avais envie sans avoir vraiment envie. Ou plutôt, j'avais envie d'avoir envie. Parce qu'au fond, quand je regarde quelques années en arrière, n'était-ce pas totalement l'éclate quand j'écrivais ? Je me sentais pousser des ailes à l'époque, quand mes personnages prenaient le contrôle et que je vivais de purs moments d'inspiration. Une espèce d'état de transe, où tout autour de moi devenait secondaire. Où chaque petit détail de ma vie quotidienne me rappelait à mon histoire et mes personnages.

Relativisons. Comme le souligne Elizabeth Gilbert, dans son ouvrage « Comme par magie: Vivre sa créativité sans la craindre » le quotidien d'un écrivain n'est pas fait que de moments de transe créative. Ce n'est pas anormal de s'asseoir devant son ordinateur ou son carnet sans inspiration. Il faut parfois provoquer l'inspiration, ne pas simplement attendre qu'elle nous tombe dessus comme une grâce divine.

En tout cas, ce que je retiens de ce regard en arrière, c'est que j'aime écrire pour ces moments de communion avec mes personnages. Ces moments où ils viennent chanter à mon oreille, avec leurs voix de sirènes enchanteresses... J'écris pour faire vivre des émotions à mes personnages, pour qu'ils s'épanouissent sous ma plume. J'écris pour m'évader, pour échapper au quotidien, mais aussi pour partager mon monde imaginaire avec d'autres personnes. Avoir le sentiment de partager la connaissance d'un monde secret, qui n'appartient qu'à nous. J'écris parce que cela a quelque chose de gratifiant, aussi. Et vous, pourquoi écrivez-vous ?

J'ai de bonnes raisons d'écrire. Alors pourquoi ai-je tant de mal à écrire mon roman ? Les larmes de Caledë est-elle l'histoire qu'il me faut en ce moment ? Je continue l'introspection plus profondément, et cherche en moi les raisons qui m'avaient donné envie d'écrire ce roman. Je visualise quelques scènes. Je réfléchis aux grandes thématiques de l'histoire. Je renoue avec mon héroïne, si forte et si fragile à la fois. Elle qui se trouve ballotée par son destin... Non, vraiment, j'ai envie d'écrire cette histoire ! Je l'avais juste oublié.


     Retrouver l'inspiration


J'avais retrouvé l'envie d'écrire cette histoire, mais l'inspiration n'était toujours pas au rendez-vous. Je décidai alors de ne plus être passive, de ne plus attendre la grâce divine. J'élaborai un plan d'attaque pour renouer en profondeur avec mon histoire : apprendre à utiliser le logiciel Scrivener et organiser mon projet avec ; utiliser la méthode du sablier ; chercher des illustrations, musiques, etc. pour agrémenter mon projet ; reprendre mon synopsis avec la méthode des flocons en vue d'aboutir à un synopsis plus détaillé, organisé en chapitres ; faire des topos sur l'univers ; lire des articles/livres/blog de conseils aux auteurs ; etc. Tout était bon à prendre à ce moment-là.

Comme j'ai pu le lire sur le forum Cocyclics, l'inspiration - et par extension l'écriture - sont comme des muscles qu'il faut entraîner. On ne peut pas s'attendre à courir un marathon du jour au lendemain, il faut commencer par des échauffements et de petites distances, qui s'allongeront au fur et à mesure que nos muscles seront habitués à l'effort. Si on continue dans la métaphore sportive, on peut aussi comparer l'écriture au vélo : les premières poussées sur les pédales sont difficiles, mais lorsque la bicyclette est lancée, pédaler devient plus facile. C'est d'ailleurs pour cette raison que de nombreux auteurs, comme Lionel Davoust, conseillent de se plonger tous les jours dans son projet (une différence notable avec écrire tous les jours !)

Ainsi, une idée en entraîne une autre, qui en entraîne à son tour deux autres, etc. Dans mon cas, c'est la découverte de la méthode des flocons qui m'a permis de me remettre en selle. Le principe est de partir de quelque chose de très vague (le résumé du roman en une phrase) pour aboutir à quelque chose de très détaillé (un plan détaillé de chaque scène du roman) en neuf étapes. Pendant 2 à 3 semaines, je me suis forcée à travailler chaque jour (ou presque) sur les différentes étapes de cette méthode. J'ai ainsi renoué avec l'histoire que je voulais écrire, tout en approfondissant de nombreux points (personnages, intrigues, etc.) L'inspiration est ainsi revenue frapper à ma porte. 


     Affronter la peur d'écrire


L'envie et l'inspiration étant revenues, je devais maintenant affronter la peur de ne pas réussir à écrire à nouveau. Quand vous restez plusieurs longues semaines, voire plusieurs mois, sans rien écrire, il me semble normal de ressentir une appréhension. Est-ce que je vais réussir à écrire ? Et si les mots ne viennent pas ? Et si ce que j'écris est nul ? Après quelques temps, il ne faut pas s'étonner de se sentir rouillé ! Cela ne veut pas dire que vous écrirez moins bien qu'avant, mais cela peut vouloir dire que vous aurez plus de mal, que les mots sortiront moins spontanément... Il faut accepter cela, accepter d'être moins performant pendant quelques temps (mais ça va revenir ! rappelons-nous, c'est un muscle qu'il faut entraîner !) et accepter de s'astreindre à une certaine discipline pour retrouver son aisance. Il ne faut pas se décourager.  Le principal, c'est d'avancer petit à petit et de ne pas perdre le fil de son histoire, de ne pas perdre la voix de ses personnages.

Pour s'aider, on peut se lancer des défis (des petits défis ! si on vise trop gros, on va se remettre à déprimer et culpabiliser de ne pas les avoir atteints...) : par exemple, en ce moment, je me lance le défi d'écrire un minimum de mots par jour : 100 mots le premier jour, 150 mots le deuxième, 200 mots le troisième, etc. Quand j'aurais retrouvé mon aisance, je me fixerai un quota de mots à atteindre chaque jour (ce quota restera peut-être à 100 mots, à 200 mots ou à 500 mots ! je ne sais pas encore). Mais ce devra être un quota simple, facile à atteindre, qui ne me décourage pas même quand je ne suis pas motivée : car c'est le but ! Ce quota, c'est surtout un minimum à atteindre les jours où je ne suis pas en forme... ;-)

Une chose importante à ne pas oublier : personne n'écrira ce livre à votre place. Vous êtes le ou la seul•e en mesure de pouvoir le faire.


Au plaisir de vous lire,
Adèle Weiss - Des mots de tête
    

vendredi 6 octobre 2017

Sénéchal de Grégory Da Rosa

Titre : Sénéchal
Auteur : Grégory Da Rosa
Genre : Médiéval-fantastique
Public visé : Adulte
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 320 pages
Édition : Mnémos



Cinq fleurs : Je suis conquise
Coup de cœur


Note 5 sur 5



Quatrième de Couverture


« Sénéchal, la ville est assiégée ! »

Telle est la phrase que l’on m’a jetée sur le coin de la goule. Depuis, tout part à vau-l’eau. Oui, tout, alors que ce siège pourrait se dérouler selon les lois de la guerre, selon la noblesse de nos rangs, selon la piété de nos âmes. Nenni.

Lysimaque, la Ville aux Fleurs, fière capitale du royaume de Méronne, est encerclée et menacée par une mystérieuse armée. Et pour le sénéchal Philippe Gardeval, ce n’est que le début des ennuis. Suite à l’empoisonnement d’un dignitaire de la cité, il découvre que l’ennemi est déjà infiltré au sein de la cour, dans leurs propres rangs ! Sous quels traits se cache le félon ? Parmi les puissants, les ambitieux et les adversaires politiques ne manquent pas ; le sénéchal devra alors faire preuve d’ingéniosité pour défendre la ville et sa vie dans ce contexte étouffant d’intrigues de palais.


Avant de partager mon avis de lecture


Une fois n'est pas coutume, j'ai laissé passer du temps entre ma lecture et ma chronique (environ trois semaines). Pour la bonne raison que je suis sortie de ma lecture décontenancée. En effet, contrairement aux apparences, Sénéchal n'est pas un roman one-shot : c'est le premier tome d'une trilogie (et j'avoue que ça ne m'a pas beaucoup plu de ne pas le savoir avant de commencer - d'autant plus que c'est la deuxième fois que ça m'arrive cette année ; deux livres acquis aux Imaginales de surcroît). Face à cette déconvenue, mon ressenti n'était pas très objectif. J'ai préféré attendre pour livrer un avis qui me paraît plus honnête.


Ce que j'ai pensé de « Sénéchal » | Critique sans spoilers


J'ai acquis Sénéchal cette année aux Imaginales, après avoir assisté à une conférence dont le thème était « Quand les héros de fantasy rencontrent leur destin », durant laquelle l'auteur a pu parler de son livre. Ma curiosité a été grandement titillée par ce roman présenté comme atypique, par son héros et par sa temporalité - l'intrigue se déroulant sur trois jours seulement. Sénéchal était alors présenté comme une sorte de huis-clos, à l'échelle d'une ville. Je me suis donc laissée convaincre !

Ce que je retiens de ce roman, c'est d'abord la plume de Grégory Da Rosa. En effet, son style est très élaboré, travaillé et recherché. Le vocabulaire employé et le ton utilisé sont très moyenâgeux, complexes parfois (ce qui pourrait rebuter certains lecteurs, mais qui m'a personnellement bien plu). J'ai trouvé que son écriture servait très bien son histoire.

L'histoire, puisqu'on en parle. Elle démarre rapidement, avec des rebondissements et un suspens bien menés. Un traître se trouve parmi les nobles de Lysimaque, ville assiégée, et le roman prend alors des allures d'enquête. Toutefois, l'action prend rapidement le pas sur l'enquête car d'autres traîtrises attendent notre héros. J'ai été désappointée par le format du livre, car je pensais que l'enquête se résoudrait à la fin du livre - mais puisque c'est un premier tome, le roman se termine sur un cliffhanger (très réussi, au demeurant). De fait, je ne vois plus trop le côté atypique de la temporalité du récit, car si c'est un premier tome, l'intrigue ne tiendra plus tout à fait sur trois jours... et c'est dommage. Ce n'est pas tout à fait ce que j'attendais de Sénéchal en le lisant.

Néanmoins, même s'il n'a pas répondu à mes attentes sur ce plan-là, Sénéchal est doté d'une intrigue très maîtrisée. Intrigues, complots et trahisons nous tiennent en haleine de bout en bout. Couplez cela à des scènes d'une grande virtuosité (la scène de la cathédrale, au milieu du roman !!) et vous aurez un roman vraiment très prenant. Seul bémol, certaines scènes trainent en longueur et/ou m'ont moins convaincue (l'entretien avec l’ecclésiastique la nuit, par exemple, que j'ai trouvée vraiment trop longue ; les révélations sur le fils du Sénéchal qui ne m'ont pas vraiment convaincue) L'univers semble relativement classique, mais il est à peine esquissé dans ce premier tome, donc j'attends de voir la suite. D'ailleurs, une carte et un index des personnages auraient été grandement appréciés !

Je terminerai ma chronique en mentionnant la personnalité complexe du héros, Philippe Gardeval. Même s'il est sénéchal, ce personnage n'a pas grand chose du héros archétypal de fantasy. Je n'en dévoile pas davantage pour vous laisser découvrir, mais j'ai trouvé intéressant que le personnage principal ne soit ni un canon de beauté, ni un canon de courage. Cela fait plaisir de voir des personnages si bien construits.


Mon avis en résumé


Malgré ma déception sur le format du livre (premier tome d'une trilogie, et non one-shot comme tout porte à le croire) Sénéchal de Grégory Da Rosa s'est révélé une lecture fort agréable. L'intrigue est prenante, le rythme soutenu, et ce malgré quelques passages trop « tell » et quelques longueurs. Sénéchal est un roman au ton et au vocabulaire médiévaux très recherchés, qui servent parfaitement l'intrigue. Philippe Gardeval est un héros atypique, presqu'un anti-héros, dont la personnalité riche et complexe fait la force du récit. Je lirai la suite avec un grand plaisir !

mercredi 6 septembre 2017

Etherval n°10 - Adamantis (Les métaux)

Titre du numéro : Adamantis (Les métaux),
Etherval n°10
Auteur : Collectif
Genre : Fantasy, Science-fiction, Fantastique
Public visé : Adultes
Année de parution : Mai 2017
Édition : Revue Etherval



Quatre fleurs : J'ai bien aimé

Note 4 sur 5



Quatrième de Couverture


L’Homme rêve, l’Homme est capable de travailler le métal. Nous l’honorons à travers l’or des dragons. Il nous protège à travers le métal enchanté des épées. Il nous mène toujours plus loin, jusqu’aux étoiles, grâce aux carlingues de nos vaisseaux. Nos auteurs souhaitaient donc lui rendre hommage (le résumé de chaque nouvelle est disponible sur le site web de la revue).


Ce que j'ai pensé d' « Etherval Adamantis » | Critique sans spoilers


Je remercie la revue Etherval de m'avoir permis de découvrir ce numéro, grâce à leur jeu concours sur leur page Facebook ! Je ne suis pas déçue d'avoir opté pour le numéro consacré aux métaux, Etherval Adamantis, car j'ai beaucoup apprécié ce moment de lecture. Les huit nouvelles qui le composent sont toutes de qualité. Et même si certaines m'ont moins convaincue que d'autres (mais c'est souvent - voire toujours - le cas lorsqu'on lit une anthologie ou un recueil de nouvelles), elles m'ont toutes fait passer un agréable moment.

Mon coup de cœur va à « La Danse du Soleil » de Mélody Gervais. Une nouvelle qui traite le thème des métaux d'une façon très originale, servie par une ambiance sensuelle et intimiste, ainsi qu'une jolie plume. Une nouvelle qui m'a littéralement envoûtée. L'illustration qui l'accompagne est également très belle. Ma préférence va ensuite à la nouvelle « Ainsi parlèrent les Sylas » d'Amélie Bousquet, qui nous laisse entrevoir un monde riche et complexe, que j'aimerais beaucoup découvrir dans d'autres de ses écrits. J'ai aussi beaucoup apprécié la nouvelle d’Aurélie Genêt et Sylvain Lamur, « Pour tout l'argent du monde ». Leur nouvelle repose sur une alternance de points de vue que j'ai trouvée vraiment très réussie, où des personnages qui n'ont à première vue aucun lien, finissent par se retrouver confrontés les uns aux autres. La plume des auteurs est par ailleurs très agréable à lire.


Mon avis en résumé


Adamantis est un numéro de la revue Etherval que j'ai trouvé particulièrement réussi ! Les nouvelles sont toutes de qualité ; et un grand soin est apporté à la revue dans son ensemble (interview, fiche de lecture, missives d'Etherval, etc.) Je recommande.

vendredi 1 septembre 2017

Djinn, La maudite de Jean-Louis Fetjaine


 Trois fleurs : Une lecture en demi-teinte


Titre : Djinn, la maudite
Auteur : Jean-Louis
Genre : Fantasy historique
Public visé : Adulte, Jeunes Adultes
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 288 pages (Fleuve éditions)

Quatrième de Couverture :  1130, Princée d’Antioche – au nord de l’actuelle Syrie.
Fille du roi Baudouin de Jérusalem, la princesse Alix d’Antioche s’apprête à accoucher en secret de son enfant illégitime, fruit de ses amours avec le connétable Renaud Mazoir. Personne ne doit apprendre cette naissance : sa mère a décidé que l’enfant ne survivrait pas. Mais son père, prévenu par ses informateurs, arrive à temps pour le sauver. L’accoucheuse, elle, est sacrifiée, non sans avoir jeté sur Alix une malédiction : l’esprit malin d’un Djinn s’attache désormais à ses pas.
Mis à l’abri des velléités meurtrières de sa mère, le nouveau-né grandira au sein de la mystérieuse secte des Assassins ; son destin sera lié à celle-ci. Et la princesse maudite, poussée par son ambition dévorante, se voit emportée dans les tourments d’une terre dont l’histoire s’écrit trop souvent dans le sang…

De Byzance à Jérusalem, d’Alep à Damas, une grande fresque où se côtoient l’histoire et le fantastique, dans le fracas des batailles incessantes entre Turcs, Byzantins et Croisés.

Ce que j'en ai pensé (sans spoilers) : J'ai acquis Djinn, la maudite cette année, aux Imaginales, après l'avoir découvert en librairie. Il faut dire que le roman avait un argument de poids : son auteur, Jean-Louis Fetjaine, que je connaissais grâce à sa Trilogie des Elfes. Un livre que j'adore et qui fait partie de mes références. J'étais donc impatience de découvrir ce que pouvait nous concocter l'auteur, dans une ambiance historique fort différente de ses cycles arthuriens habituels. Et c'est là un point fort de l'ouvrage ; l'aspect dépaysant d'une fantasy d'inspiration orientale, au temps des croisades. Un univers et une époque que je connais très mal, en réalité. J'étais donc heureuse de sortir de ma zone de confort et de découvrir quelque chose de nouveau. Cependant, la lecture s'est parfois révélée ardue, car les noms arabes et les références historiques ne sont pas toujours simples à saisir et à mémoriser.

Globalement, j'ai été déçue par ma lecture. Le roman est certes bien écrit, Jean-Louis Fetjaine maîtrise son sujet, ses personnages, son histoire et sait poser des décors qui font rêver. Mais je n'ai jamais réussi à me laisser captiver par l'intrigue. Les personnages sont nombreux, et j'ai eu l'impression de les survoler tout du long. J'ai eu le sentiment qu'ils manquaient de profondeur. Et que leur histoire était trop vite racontée. De même, je n'ai pas trouvé l'intrigue globale très palpitante, ni très immersive. Encore une fois, j'ai eu le sentiment de « survoler » les choses.

Ma frustration est certainement liée au fait que ce roman s'apparente beaucoup à un premier tome d'une plus vaste série - voire carrément à une préquelle. Or, rien n'indiquait qu'il s'agissait d'un premier tome, et je l'ai donc lu avec les attentes réservées à un one-shot.

Mon avis en résumé : Djinn, la maudite, est un roman bien écrit, bien documenté, servi par une belle plume, qui nous fait découvrir une fantasy historique orientale, assez peu abordée par le genre habituellement. L'auteur peine néanmoins à rendre attachants ses nombreux protagonistes, et à donner de l'envergure à l'intrigue. Son roman semble avant tout se poser comme l'amorce d'une histoire plus vaste (même s'il se suffit à lui-même). 

mardi 25 juillet 2017

La veuve et la lune de Westley Diguet


La veuve et la lune, Westley Diguet

 Trois fleurs et demi : J'ai bien aimé, mais avec quelques réserves


Titre : La veuve et la lune
Auteur : Westley Diguet
Genre : Romance historique, Fantastique
Public visé : Tout public
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 260 pages (Éditions Gloriana)

Quatrième de Couverture :  Personne n’aurait pu prévoir que Margareth Fawkes, fille d’un baron veuf et aimant, serait choisie par la reine Victoria pour épouser l’un des plus beaux partis du Royaume de Sa Gracieuse Majesté. Mais c’était sans compter sur l’esprit vif et indépendant de la jeune femme. Quand bien même le beau et riche Comte Edward Rosebury l’attire, elle se refuse à être réduite à un rôle d’épouse.

Quand plusieurs années plus tard, la jeune femme se retrouve veuve et esseulée, à une époque où les femmes vivent à travers l’homme, Margareth va devoir apprendre à surmonter son deuil sans oublier son amour perdu et faire le choix de la vie… Sur le point de perdre pied, il se pourrait que sa plus vieille amie lui vienne en aide.

Ce que j'en ai pensé (sans spoilers) :  Ce sont les jolies couvertures des romans proposés par les éditions Gloriana qui ont d'abord séduit mon regard. Le soin apporté au visuel de leurs romans m'a tout de suite plu. Et c'est grâce à leur promotion de l'été (valable jusqu'au 15 août) que j'ai pu découvrir l'un de leur titre, La veuve et la lune. Une romance à l'époque victorienne, teintée d'un soupçon de fantastique. On retrouve dans ce court roman tous les ingrédients d'une bonne romance datée de cette époque ; les bals, les conversations autour d'un thé, les promenades dans les jardins, les hommes qui font la cour aux femmes, etc.

Ce qui fait l'originalité et la force du roman de Westley Diguet, c'est que nous connaissons d'avance l'issue de la romance. Dès les premières pages, et même dès le titre, le ton est donné. Et nous remontons dans le temps pour découvrir comment les deux protagonistes se sont rencontrés, puis séduits et aimés. J'ai beaucoup apprécié cette façon de construire le récit, j'ai trouvé ça très original. Quant à la fin de l'histoire, même si je l'avais vu venir, j'ai trouvé que c'était une jolie manière de conclure. Cela étant, le roman est plutôt court, et j'aurais préféré que l'auteur prenne davantage son temps pour nous raconter l'évolution de la relation et des sentiments de l'héroïne. J'ai trouvé que c'était un poil trop rapide à mon goût. 

Attention, très légers spoilers : De manière tout à fait subjective, j'ai beaucoup moins accroché à la romance en elle-même. Notamment parce que je n'ai pas réussi à comprendre les réactions (excessives selon moi) de Margareth dès qu'elle est confrontée à Edward. Je trouvais que l'auteur ne parvenait pas vraiment à me rendre accessible la psychologie de son héroïne, même s'il donne beaucoup d'informations à son sujet. Peut-être justement ai-je trouvé cela confus, car les atermoiements de Margareth ont plusieurs origines, plusieurs causes, et que cela n'était pas clair au début. Beaucoup de choses lui font peur, mais j'ai cru au début que ses réticences face à Edward ne venaient que d'une seule chose : la répulsion pour les mariages arrangés et sa volonté de se marier uniquement par amour (or, ce n'est pas que ça). J'ai commencé à trouver Margareth plus compréhensible, plus logique en fait, vers la moitié du roman. Et c'est à partir de là que j'ai vraiment adhéré à son histoire.
Pour ce qui est du personnage masculin, Edward, il m'a beaucoup plu. Il est charmant à souhait ! Mais ma préférence personnelle ira quand même au personnage de Henry, que j'ai adoré.  

Mon avis en résumé : Un parti pris original et très intéressant pour raconter cette courte romance à l'époque victorienne, teintée d'un soupçon de fantastique. Une histoire peut-être un peu trop courte à mon goût, avec une héroïne qui ne m'a totalement accrochée au début, mais une histoire qui se lit bien. J'ai passé un agréable moment de lecture. En bonus, une couverture vraiment très belle !

mardi 13 juin 2017

Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro



 Quatre fleurs et demi : J'ai beaucoup aimé


Titre : Boudicca
Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Genre : Fantasy historique
Public visé : Adulte
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 280 pages (Éditions ActuSF)

Quatrième de Couverture :  Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

Ce que j'en ai pensé (sans spoiler) : Boudicca est le premier livre que j'ai acheté aux Imaginales, c'est aussi celui que j'attendais le plus parmi les romans achetés au salon. C'était donc presque une évidence de commencer par celui-ci ! Je ne connaissais pas la plume de Jean-Laurent Del Socorro, car je n'ai pas lu son premier roman, Royaume de vent et de colères. J'attendais son livre car j'étais impatiente de découvrir Boudicca, cette figure héroïque, reine guerrière des Icènes qui s'est révoltée contre les Romains. Les reines guerrières, les femmes indépendantes et insoumises, forcément, vous savez que ça me parle... (voir mon article sur la place des femmes dans mes récits)

J'ai dévoré ce roman. J'ai tout de suite été happée par la voix de Boudicca – le livre est écrit à la première personne. C'est Boudicca elle-même qui nous raconte son histoire ; une histoire que j'ai trouvée passionnante, mais qui a pourtant beaucoup contrarié mes attentes.

Jean-Laurent Del Socorro a une façon très particulière de raconter son histoire. La narration reste plutôt distante des personnages et de leurs émotions, mais elle nous immerge pourtant complètement dans les évènements. J'ai vraiment apprécié la plume de l'auteur et la manière qu'il a choisie de raconter l'histoire de Boudicca. C'est une plume riche, poétique, et qui donne vraiment corps au récit et à la personnalité de l'héroïne. 

Si j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, il s'avère pourtant qu'il est très éloigné de ce que j'en attendais. J'espérais découvrir une Boudicca fracassante et héroïque. Je désirais de l'épique et du grandiose. C'est finalement une Boudicca beaucoup plus humaine, avec ses doutes et ses failles, ses contradictions et ses échecs, que l'on découvre dans le roman de Jean-Laurent Del Socorro. Un parti pris intéressant.


Attention, spoilers :  Je regrette en revanche que la révolte armée contre les romains n'ait pas été autre chose qu'un épilogue raconté par un tiers personnage. J'ai eu le sentiment de rester sur ma faim, l'impression que l'histoire de Boudicca restait en suspens, qu'elle n'était pas vraiment terminée... Un peu dommage.      


Mon avis en résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec Boudicca. L'histoire de cette reine guerrière celte m'a passionnée, et ce, même si son histoire s'avère éloignée de ce que je pensais trouver dans le roman. J'ai apprécié le style de Jean-Laurent Del Socorro, ce qui me donne envie de me pencher sur son premier roman. Cette lecture est vraiment proche du coup de cœur. Elle l'aurait été si les évènements relatés dans l'épilogue avaient été approfondis.

mercredi 24 mai 2017

Des mots de tête - Les Imaginales 2017


Affiche Imaginales 2017
Affiche du festival Les Imaginales 2017, sur le thème « Destinations »
réalisée par l'illustrateur Julien Delval


Du 18 au 21 mai, se sont déroulées les fameuses Imaginales ! Depuis plusieurs années (depuis que je fréquente Cocyclics, en fait), j'entendais parler de ce célèbre salon littéraire avec beaucoup d'enthousiasme, sans savoir de quoi il en retournait vraiment... jusqu'à ce week-end ! Durant lequel j'ai enfin pu comprendre pourquoi ce festival ameute les foules !

Les Imaginales, c'est un salon dédié aux littératures de l'imaginaire, et plus particulièrement à la littérature fantasy. Créé en 2002, le festival se déroule chaque année dans la ville d’Épinal, dans les Vosges. C'est l'un des premiers salons internationaux des littératures de l’imaginaire et le principal consacré à la fantasy. On y trouve bien sûr des auteurs et des illustrateurs, mais également des artisans. De nombreuses animations sont proposées : des conférences, des expositions, des déjeuners avec des auteurs, des spectacles, des jeux, des ateliers d'écriture, etc. Chaque année, plusieurs prix littéraires sont également décernés (comme le « Prix Imaginales », qui récompense les meilleurs romans de fantasy, dans plusieurs catégories)

Bulle du livre Imaginales
Photo prise dans la « Bulle du Livre » où sont rassemblés les auteurs et les stands des maisons d'édition

Après en avoir tant entendu parler, j'étais très contente de me rendre pour la première fois aux Imaginales cette année ! Vendredi matin, départ du Nord de la France en compagnie de ma marraine-filleule Amzil, pour près de cinq heures de route (le papotage intensif nous a donné l'impression d'une route bien plus rapide) Après un détour par notre chambre d'hôtes, nous sommes malheureusement arrivées trop tard sur le salon, la plupart des auteurs étaient déjà partis. Mais nous avons quand même pu en rencontrer quelques-uns ! J'ai ainsi pu faire ma première acquisition du week-end, Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro (que j'attendais avec beaucoup d'impatience). Mais j'ai aussi pu revoir Franck Dive (auteur de Pérismer) ainsi que la sympathique équipe d'Etherval.

J'ai également pu papoter tranquillement avec Aurélie Wellenstein (Le Roi des Fauves, Les loups chantants - entre autres). Aurélie a été élue coup de cœur Imaginales de cette édition 2017. C'était presque mission impossible de la voir tranquillement le reste du weekend : elle était très sollicitée, de partout !  On a donc eu de la chance de la croiser le vendredi soir.

La journée du samedi a été particulièrement riche en émotions et en activité ! Tout a commencé avec la rencontre de plusieurs grenouilles (surnoms des membres de Cocyclics), dont ma chère marraine Panthera. Qui a su me reconnaître grâce à mon signe distinctif : la fameuse écharpe aux Pikachu :) 

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Pactiser avec l'Empire, c'est fait !

Les rencontres, mais aussi les retrouvailles, s'enchaînent à une vitesse folle. Les conversations et les rires vont bon train. Bonne humeur garantie ! Entre deux sessions de bavardages grenouillesques, j'ai le temps d'assister à deux cafés littéraires dans les Magic Mirrors. La première conférence, « Quand les héros de fantasy rencontrent leur destin », donne la parole à Pierre Pevel, Jean-louis Fetjaine, Pierre Bordage et Gregory Da Rosa. La deuxième, « Dans l’imaginaire, les animaux ne sont pas toujours nos amis ! », est animée par Charlotte Bousquet, Fabien Fernandez, Jean-Luc Marcastel et Estelle Vagner. Deux conférences assez différentes, mais très intéressantes à écouter.

Le temps du samedi après-midi s'avère propice à une promenade à travers les étals du marché de l'imaginaire. Les exposants vendent des merveilles, difficile de résister ! Je craque finalement pour un joli marque-page de l'illustratrice Maryline Weyl, « Chats, charmes et sorcelleries ». Qui accompagnera très bien mes acquisitions du week-end !

En effet, n'oublions pas pourquoi nous sommes venues ! Dans l'après-midi, je fais des allers-retours dans la « Bulle du Livre » pour faire mes emplettes. Malgré la foule, les auteurs sont abordables, chaleureux et souriants (pour la très grande majorité). Je rencontre enfin (!!) Jean-Louis Fetjaine, dont la Trilogie des Elfes m'a beaucoup marquée (un de mes livres de référence!), mais je suis un peu vite expédiée... Un peu déçue, je suis réconfortée par la gentillesse de Lionel Davoust (dont j'attendais La Messagère avec envie !) et de Jean-Philippe Jaworski. J'ai aussi la chance de discuter avec Francis Berthelot, très sympathique, dont le livre Khanaor figure parmi mes préférés (raaah, quel dommage de ne pas avoir pensé à le rapporter pour le faire dédicacer !) J'ai en revanche pu faire dédicacer mon exemplaire d'Iceltane, par son auteure Célia Flaux, mais également par l'illustratrice de la couverture, la talentueuse Sabrina Tobal (qui était bien occupée à peindre la jolie fresque des Imaginales).

Le lendemain, ma déception est définitivement oubliée grâce à la sympathie de Grégory Da Rosa, qui a su me donner très envie de lire son livre pendant la conférence Quand les héros de fantasy rencontrent leur destin ! C'est donc sur cette note plus que positive – avec dédicace personnalisée et énigme pour déjouer les fils de l'intrigue de Sénéchal – que je reprends la route du retour avec Amzil.

Dédicace d'Iceltane par Sabrina Tobal
La dédicace illustrée de Sabrina Tobal

Mais j'ai encore des choses à vous raconter ! Samedi soir, c'était une soirée spéciale grenouilles, puisque les membres de Cocyclics se retrouvaient pour partager une pizza. Une soirée géniale quoiqu'un peu bruyante (pas facile de s'entendre discuter quand une cinquantaine de grenouilles coassent en même temps !) J'ai pu y retrouver avec bonheur les copines que j'avais déjà rencontrées à l'anniversaire « 10 ans de Cocyclics » (tout particulièrement ma chère marraine Ifuldrita, à côté de qui j'étais infiniment heureuse d'être installée au restaurant ; ainsi qu'Ardawal, mon autre voisine de table, que j'ai pu apprendre à connaître davantage durant ce week-end) ! J'ai également pu rencontrer et papoter pour de vrai avec les copines grenouilles que je ne connaissais pas encore IRL (depuis le temps que j'attendais ça !)

La soirée était bien évidemment trop courte, le temps a passé à une vitesse folle, et je n'ai pas pu bavarder aussi longtemps que je l'aurais voulu, ni avec autant de grenouilles que je l'aurais désiré. C'était tout de même un moment riche de partage !


Au final, cela résume bien mon état d'esprit, une fois rentrée : ce week-end est passé beaucoup trop vite ! Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai l'impression d'avoir raté beaucoup de grenouilles avec qui j'aurais aimé discuter, ou de ne pas avoir assez papoté avec celles que j'ai rencontrées. J'ai l'impression d'avoir manqué plein de chouettes conférences, de ne pas avoir assez profité des expositions et animations... Et pourtant, ce fut un week-end vraiment extraordinaire ! J'ai hâte d'y retourner !

Livres achetés aux imaginales 2017
Mon précieux butin !

Post-scriptum : La chronologie et l'exhaustivité des évènements s'étant déroulés ce week-end ne sauraient être parfaitement exactes ; tant c'était un bouillonnement d'activités et de rencontres... :}


Adèle Weiss - Des mots de tête 

mardi 2 mai 2017

Le doute et l'écrivain


Ordinateur et bougie

Le pire ennemi de l'écrivain, c'est très certainement le doute. Cette petite voix insidieuse qui vous murmure à l'oreille que vous n'y arriverez jamais, que votre histoire n'est pas originale, que personne ne sera intéressé par votre roman...  Le doute, c'est comme le bourdonnement désagréable et persistant d'un insecte qui vous tourne autour. Vous avez beau secouer la tête pour chasser les idées négatives, le doute finit toujours par revenir vous taquiner.

      L'écrivain et ses différents ennemis

Pour mener à bien ses projets, l'écrivain doit affronter une horde d'ennemis. Si vous êtes comme moi, accaparés par une vie bien remplie et pas toujours compatible avec l'écriture, vous savez très certainement que l'écrivain doit s'armer de patience et composer avec les aléas du quotidien. S'il veut pouvoir concrétiser ses projets, l'écrivain doit réussir à dépasser le manque de temps (ou le manque de disponibilité mentale – c'est-à-dire ne pas avoir l'esprit à l'écriture – ce qui est pire encore que le manque de temps, à mon avis). Il faut essayer de s'aménager des créneaux horaires dédiés à l'écriture, et essayer de s'y tenir. Parfois, plus que le manque de temps, c'est la flemme ou la procrastination qui a raison de l'écrivain. Il faut alors se faire violence, quitte à demander de l'aide à un ami.

Mais, vous est-il déjà arrivé de ne pas réussir à écrire, alors même que les conditions optimales étaient réunies ? Vous aviez du temps, de la disponibilité, vous aviez un projet sous la plume, vous étiez encouragé.e par vos amis ou votre entourage, vous étiez motivée et vous aviez envie d'écrire... mais, bizarrement, vous n'avez pas réussi à aligner plus de quelques mots. Tout un tas de raisons peuvent sans doute l'expliquer. Mais peut-être avez-vous simplement commencé à douter de vous ou de votre histoire ?

      Le doute, le pire ennemi de l'écrivain ?

Le doute peut être bénéfique, car il nous pousse à nous remettre en cause. Il nous invite à rester vigilant. À ne pas être trop confiants, trop sûr de nous-mêmes. Parfois, on se met à douter pour de bonnes raisons - qui n'a jamais douter de l'utilité d'une scène, de la cohérence d'un évènement ou d'un personnage, et à raison ? Parfois, le doute nous aide à améliorer les choses bancales de notre histoire. Il nous permet d'identifier les problèmes et de les dépasser.

Mais parfois, le doute n'a pas lieu d'être. Nous l'éprouvons quand même, nous nous remettons en cause sans raison, et nous tendons vers un perfectionnisme qui finit par nous paralyser. Les personnes sensibles, qui manquent de confiance en elles et/ou qui aiment le travail plus que bien fait, finissent par ne voir que le verre à moitié plein. Alors que les conditions sont idéales pour l'écriture, elles s'enferment dans une réflexion négative à propos de leur travail et n'écrivent pas.

À tort, nous laissons notre manque de confiance prendre le dessus. En ce sens, il n'y a pas pire pour l'avancement d'un projet que l'écrivain qui ne croit pas en ses capacités. S'il ne croit pas en lui, qui prendra la plume à sa place ? Personne.

      Pour quelles raisons l'écrivain doute-t-il ? Comment y remédier ?

On peut douter de plein de choses, quand on écrit ! J'ai l'impression que beaucoup d'écrivains doutent de l'originalité de leur histoire – et par extension de l'intérêt de leur histoire. Certains baissent les bras parce qu'ils pensent que leur projet n'intéressera personne, que tout a déjà été dit et que leur contribution est vaine. Ce n'est pas vrai ! Chaque histoire vaut la peine d'être racontée, ne serait-ce que parce que vous la raconterez avec vos propres mots, votre propre manière. Il peut être intéressant de rejoindre des communautés d'écrivains pour partager ses doutes, pour être rassuré, et pour voir qu'on est pas tout seul à avoir ces interrogations-là (et je recommande bien évidemment Cocyclics pour ceux qui écrivent dans le registre de l'imaginaire - qui m'a beaucoup aidé (et m'aide encore) à surmonter mes doutes d'auteure débutante). 

Le doute peut aussi frapper le style de l'écrivain, la façon dont il écrit. L'écrivain doute alors de sa capacité à raconter quelque chose. Ou alors, l'écrivain peut se mettre à douter de la cohérence de son histoire, de la profondeur de ses personnages... Dans ce cas de figure, il peut être intéressant de se confronter à l'avis d'autres personnes, d'autres auteurs - pour être rassurés... ou pour prendre le problème à bras-le-corps (Qu'est-ce que la bêta-lecture ?). 

Les origines du doute sont nombreuses. On devine principalement un manque d'assurance, de confiance en soi, une volonté de trop bien faire, une peur de l'échec ou un manque de reconnaissance. C'est donc du côté de la personnalité de l'écrivain qu'il faut creuser. Il est probable que l'écriture ne soit pas la seule activité à être affectée par le doute. Les livres de développement personnel (qui apprennent à gérer les émotions, à mieux se connaître, à valoriser les qualités et talents de la personne, etc.) peuvent être une piste. Personnellement, la lecture de L'art de se gâcher la vie de Marie Andersen m'a beaucoup appris en début d'année, quand je n'arrivais pas à lâcher prise (pour l'écriture, mais aussi dans mon quotidien en général). On m'a aussi beaucoup recommandé Comme par magie, d’Elizabeth Gilbert (avis disponible sur La Nife en l'air ou La plume d'Aemarielle).


         En tous les cas, pour ne pas rester paralysé par les doutes, c'est un travail à faire sur soi. Il faut essayer de comprendre les raisons de nos doutes, pourquoi on s'y enferme et pourquoi il est parfois plus "confortable" d'y rester que de se retrousser les manches. Il faut apprendre à se faire un peu plus confiance, à se dévaloriser un peu moins, à relativiser et à écouter ceux qui manifestent de l'intérêt pour nos travaux. Ce n'est pas simple... mais qui a dit que l'écriture était simple ? :)     


Au plaisir de vous lire,
Adèle Weiss - Des mots de tête